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La substance et l’emballage

7 novembre 2012, 07:28

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À côté des annonces à effets immédiats qu’il contient, le discours budgétaire comporte aussi une part de conviction de l’opinion publique. Il s’agit de lui faire accepter une construction particulière des rapports entre les recettes de l’investissement et du travail, la fiscalité et la providence. Mais ce n’est pas tant cet exercice de communication soigneusement ficelé qui indique le mieux ce que sera la politique économique de la prochaine année financière, ce sont davantage les Draft Estimates qui nous apportent ces précisions. Et on veut croire, à deux jours de la présentation du Budget, que l’exercice chiffré est bouclé. Xavier Duval modifiera peut-être une formule ou l’autre de son discours, il choisira éventuellement de souligner davantage les accords avec le Gabon plutôt que les perspectives nouvelles recherchées en Russie mais, pour l’essentiel, plus rien ne changera. Comme quoi nos expressions d’espoir ne sont que pour la beauté du geste…

Au moment où un symbole tel que BMW lance une très visible campagne de publicité pour sa technologie hybride, il y a lieu d’espérer que le ministre des Finances aura su mettre au point un modèle fiscal incitatif pour favoriser les véhicules verts. Une nouvelle ingénierie - dont financière et fiscale - de la mobilité est un de plus vifs enjeux de développement auquel notre société est confrontée. Dans quelle mesure ce poste de pilotage de l’économie nationale qu’est le ministère des Finances peut-il dessiner l’avenir ? Quelles formules trouvera le Grand-Argentier pour favoriser la production d’énergies renouvelables et leur vente au réseau national ? Comment les établissements scolaires, les hôpitaux, les immeubles résidentiels peuvent-ils être encouragés à se doter de panneaux photovoltaïques ?

La fiscalité peut-elle peser sur l’aménagement du territoire, sur le freinage de la débauche de béton, sur la sauvegarde de la nature, sur l’encouragement de la production alimentaire, sur la diversification des investissements ? L’île Maurice a-t-elle uniquement pour vocation d’être un réseau de routes reliant entre eux des centres commerciaux identiques les uns aux autres ? Avons-nous aussi une vocation culturelle ? Quel modèle de convivialité urbaine pouvons-nous souhaiter ? Ces orientations, ce sont aussi des mouvements d’argent. Des choix de budgets.