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La contagion

21 juin 2011, 07:37

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«Les canards boiteux dans nos institutions qui plombent nos efforts pour répondre aux attentes du pays seront éliminés progressivement.» La déclaration est du Premier ministre. Elle a été faite lors d’un forum sur l’investissement le 15 juin dernier. C’est une tragédie qui habite et traverse l’histoire de nos institutions. Ces dernières sont soumises aux caprices de quelques personnes. Le Premier ministre a entièrement raison de rappeler ces faits. Mais, il est plus que temps de dépasser ce lamento et de passer à l’action. Les gouvernements se succèdent. On nous annonce toujours en début de mandat des réformes qui permettraient de juger le travail de ceux à la tête de nos institutions et ceux qui animent la vie de la fonction publique. Or, dans les faits, rien de concret jusqu’ici.

Le temps de la thérapie légère est bel et bien passé. Il nous faut plutôt une intervention chirurgicale. Les vieilles recettes n’ont plus cours. L’approximation et l’amateurisme, qui ponctuent le fonctionnement de certaines institutions, sont le fait de personnes qui sont, souvent pour ne pas dire toujours, désignées par les politiques eux-mêmes. D’où une certaine hypocrisie dans ces interventions qui aspirent à rendre plus professionnelles nos institutions. Il y a aussi une dichotomie dans ce discours du Premier ministre.

Comment croire à un toilettage de nos institutions lorsqu’on ne retrouve pas le souffle réformiste qui habitait son précédent gouvernement ! Tout l’enjeu est, en effet, dans cette volonté de modernisation. Est-elle bien réelle ? Ou n’est-ce que des effets d’annonce pour créer l’image d’un gouvernement dynamique ? Navin Ramgoolam est-il seulement en train de tailler sa stature pour l’histoire au lieu d’agir dans le présent ? Quelles que soient ses considérations, il importe de rappeler que nos dirigeants auront tout à gagner en travaillant à la transformation en profondeur de la société s’ils ne veulent pas être la cause d’un désenchantement.

Or, c’est précisément ce qui en train d’habiter une partie de l’opinion publique. Il y a ce sentiment qu’une certaine léthargie s’installe dans l’administration centrale et au sein de quelques institutions. Une léthargie qui est, insistons bien, contagieuse et qui risque de gagner toute la population. Celle-ci pourrait bien finir par croire que tout se passe bien. Donc qu’elle n’a plus besoin de faire des efforts…