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L’art du possible

17 mars 2009, 19:05

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Il ne me semble pas qu’on puisse encore se livrer à des spéculations politiques.

Même s’il est vrai que la politique à Maurice, pour reprendre l’expression de feu sir Satcam Boolell, «c’est l’art du possible.» Même s’il est vrai, pour reprendre la formule consacrée des dirigeants politiques, que «toutes les options restent ouvertes.» Même si nos dirigeants sont capables de pires apostasies politiques. Même si…

Je ne vois pas comment le MMM va pouvoir se sortir du traquenard où il est pris. Dans notre page forum, un certain nombre d’internautes émettent des avis radicaux sur ce que devrait être désormais la posture de ce parti. Je n’irai pas jusque-là. Que ce soit au gouvernement ou dans l’opposition, le MMM a encore un rôle à jouer. Et une défaite à une partielle ne sonne pas le glas du parti mauve. C’est de sa capacité à rebondir qu’on mesurera la volonté de réussir du MMM. Or, les premières manœuvres après la défaite d’Ashock Jugnauth au No. 8 n’augurent rien de motivant.

La perception est importante. Et la perception veut que le MMM, après cette déconvenue, ne cherche qu’à contracter une alliance, soit avec le MSM soit avec le PTr. Or, à moins que «la main invisible de l’histoire» ne décide autre chose, il est peu probable que Navin et Pravind interrompent leurs mamours pour les seuls beaux yeux de Paul.

C’est donc justement, aujourd’hui, que le MMM devrait sortir le leitmotiv «seul contre tous.» Encore faut-il que le MMM démontre un autre visage que celui montré lors de la dernière partielle, voire des dernières législatives.
Aujourd’hui, le MMM semble souffrir de l’absence d’envie de son leader. On ne sent plus cette envie de vaincre chez Paul Bérenger. On ne sent pas non plus ce besoin de renouvellement dans l’approche. Pour un leader qui a appris à fédérer autour de sa personne par son seule action politique, il lui est difficile de séduire avec d’autres techniques. Et lorsqu’on a un Navin Ramgoolam en face de soi, l’absence d’envie de gagner et incapacité à séduire, ce sont des carences qui ne se pardonnent pas. En sachant que l’envie de gagner peut renverser des tendances défavorables. Que la capacité à séduire ne signifie pas leurrer l’électeur mais adopter un mode de communication où le message passe bien.

C’est sur ces deux tableaux, entre autres, que le MMM est appelé à faire son mea culpa. Plus besoin de spéculations politiques. Spéculez sur la capacité de se réinventer dans un monde qui ne communique pas de la même manière que dans les années 1970. Ce serait plus productif…