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Juste combat

12 décembre 2009, 16:07

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Dans le cadre de sa campagne contre le communalisme, la section mauricienne d’Amnesty International (AI) a lancé son CD: «Par mwa rasis pa pu pase».

Critiquée souvent pour son combat abstrait et théorique, AI se lance, cette fois-ci, dans un débat qui touche notre vie quotidienne: le communalisme. C’est le venin le plus dangereux de la société mauricienne. C’est une forme passive du sectarisme et des irrédentismes religieux. C’est la face hypocrite de chaque citoyen mauricien qui n’est pas parvenu à avoir un regard libre de tout préjugé sur l’autre.

C’est la lutte contre les stéréotypes que mène désormais AI. Une lutte parmi d’autres. Mais, dans le contexte mauricien, elle revêt un caractère particulier. Car elle touche à un sujet tabou. Notre organisation sociale repose sur une juxtaposition des groupes ethniques et un repli sur soi. Et souvent ceux qui dénoncent cet état des choses, soit certains politiques, sont ceux-là même qui pratiquent le plus le communalisme.

Pour éradiquer ce fléau de la société mauricienne, l’engagement d’une seule organisation ne suffira pas. Les femmes et les hommes qui ont véritablement les esprits ouverts aux vents du grand large se doivent d’unir leurs énergies. Éliminer ce fléau équivaut à réinventer la société mauricienne. A donner de nouvelles références à nos enfants. A établir de nouveaux rapports avec les Mauriciens d’autres croyances. A mettre en place un système politique où ce seront les compétences des individus qui détermineront les choix et non leur appartenance ethnique.

Que des artistes comme Alain Auriant, Eric Triton, Mario Justin, Nancy Desrougères, Bruno Raya, Linzy Bacbotte, Menwar, Doushan, Ram Joganah, Anaïs Veerabadren, Sniper et Eldiana aient consacré leur temps et leur créativité à l’élaboration d’un album contre le communalisme est un exemple à suivre. Il faut saluer cette initiative.

L’île Maurice, pour sa part, à la veille de 2010 se doit de se surprendre. Cela passe par un réveil collectif à des valeurs universelles.