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Jouer avec le feu
Presque dix ans après la contre-réforme de l’éducation, les dirigeants du pays veulent réparer leur bêtise. Ils ont compris qu’ils ont eu tort de réinstaurer en 2005 la compétition violente du CPE. Ils disent vouloir désormais l’éliminer. On les aurait applaudis sans réserve s’ils n’étaient pas sur le point de commettre une nouvelle bévue. Cette fois, c’est la compétition sportive qui est visée.
Le gouvernement s’apprête à proposer au Parlement une loi qui est susceptible de réveiller le démon communal. Le Sports Bill qui est présenté au Parlement demain contient les germes de la division. Ils affaibliront le ciment de l’unité nationale. Le préjudice qui sera causé à l’harmonie sociale est si grave qu’il va sans doute falloir bien plus de dix ans pour réparer et guérir.
Le projet de loi prévoit l’abolition du Regional Sports Coordinating Committee. Ensuite, il préconise un cadre légal pour la création de clubs semi-professionnels. Tout cela mènera vers le retour du communalisme dans nos stades. C’est ce qu’avait laissé comprendre le ministre des Finances dans le discours du Budget, quand il avait annoncé que le gouvernement est en train de faire des «arrangements for the traditional clubs to be revived».
On peut s’étonner de la constance dans l’action des Travaillistes. D’abord, ils ont combattu la régionalisation de l’inscription dans les établissements scolaires. Maintenant, ils en veulent à la régionalisation du foot.
Dans le premier cas, ils se sont ressaisis et admettent qu’un examen de sélection à 11 ans est aberrant. Pas plus tard que samedi dernier, le Premier ministre a repris à son compte ce que les Mauriciens les plus éclairés ont toujours soutenu. «Laz tro zen pou fer konpetision dan CPE…», a reconnu Navin Ramgoolam. Dans le domaine du foot, il est possible pour lui de se ressaisir avant que les dégâts ne soient irréversibles.
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