Publicité

Institutions sous surveillance

5 décembre 2012, 07:35

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

En cette dernière semaine de campagne électorale, où les esprits s’échauffent facilement, les institutions nationales ont, plus que d’habitude, une obligation d’équité. Tout acte de discrimination sera mal reçu par le public. Ainsi, le traitement que donnera la police aux deux plaintes déposées ces derniers jours, pour diffusion de fausses nouvelles et diffamation, sera suivi de près.

Dans le premier cas, la police a agi avec une promptitude remarquable. Suite à une déposition faite samedi par le ministre Hervé Aimée contre le député Cehl Meeah, la police n’a pas attendu longtemps. Lundi, le suspect est convoqué aux Casernes centrales. Il est arrêté le même jour et est traduit en justice le lendemain.

En revanche, on ne sait toujours pas quelle suite la police entend donner à la plainte déposée par Anerood Jugnauth lundi matin. Là, il n’y a visiblement pas de précipitation. Même si le plaignant, ancien Premier ministre et ex- président de la République, est loin d’être un citoyen apte à faire une déclaration farfelue à la police.

Anerood Jugnauth accuse la députée travailliste Nita Deerpalsing d’avoir propagé une fausse nouvelle et d’avoir commis une diffamation. Celle- ci avait allégué qu’Anerood Jugnauth et Paul Bérenger ont rencontré Cehl Meeah, en 13 occasions. Or, pour le plaignant, il n’y a jamais eu de rencontre.

Il faut, dans ce contexte, rappeler une affaire semblable qui avait éclaté l’année dernière. Le Premier ministre avait déposé une plainte pour diffusion de fausses nouvelles. Il en est ressorti que Showkutally Soodhun avait allégué, lors d’une conversation privée, que Navin Ramgoolam s’était entretenu avec le Dr Malhotra, propriétaire de la clinique MedPoint. Le député MSM s’est aussitôt retrouvé aux Casernes centrales, puis devant les tribunaux.

Quant à l’ICAC, elle doit savoir que sa décision d’émettre un communiqué pour rendre publique une réponse donnée par Cehl Meeah, lors d’un interrogatoire qui s’est tenu quelques heures plus tôt, la met en situation délicate. Va- t- elle procéder avec la même transparence dans toutes les enquêtes qu’elle mènera désormais ? Il n’y a que la MBC qui ne sera pas surveillée.

Non pas parce qu’elle a un sens très prononcé de l’équité, mais parce qu’elle est considérée comme un cas désespéré.
 
 

Raj MEETARBHAN