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Imparfait

19 novembre 2010, 08:26

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Du «Casse-toi, alors, pauvre con !» déclaré le samedi 23 février 2008 à un Salon de l’agriculture au «J’aurais d’ailleurs préféré que (Jean-Louis Borloo) restât» s’échappant de ses lèvres le mardi 16 novembre 2010 à la télévision française, le président français Sarkozy pourrait donner l’impression d’avoir changé, d’avoir pris de l’envergure…

Cela relève bien évidemment de la mise en scène, l’utilisation de l’imparfait du subjonctif, espéraient sûrement ses conseillers en communication, devant lui conférer un air solennel, chic, bon genre.

Comme on pouvait s’y attendre, cela a surtout permis aux médias français de s’en amuser.

Plus près de nous, un autre homme politique s’essaiera tant bien que mal à démontrer, à partir de 17 heures, ce vendredi 19 novembre, qu’il a également pris de l’étoffe. Mais cela risque fort de peu nous amuser.

On peut déjà imaginer ce que donnera la séance de discours du budget au Parlement. La théâtralité n’échappera à personne : arrivée avec des risettes distribuées à gauche et à droite, le document renfermant supposément notre avenir pour les douze prochains mois sous le bras, Pravind Jugnauth s’évertuera à se donner l’air confiant, masquant son trac derrière un air décidé. Même s’il paraîtra un peu emprunté, sachant bien que s’il existe un siège éjectable au Conseil des ministres, c’est bien celui pour lequel il s’est battu bec et ongles lors des négociations entre le MSM et le Parti travailliste.

Il doit aussi savoir que Navin Ramgoolam est impitoyable envers les ministres des Finances ayant servi dans ses différents gouvernements, de Manou Bheenick à Rama Sithanen. La gageure : ne pas faire de l’ombre au chef tout en étant efficace…

Si pendant sa lecture, les élus de la majorité de manqueront pas de saluer en tapant sur leurs pupitres ses mesures supposément très fortes, Pravind Jugnauth devra pourtant savoir qu’il n’y aura que ceux qui manipulent les leviers du pouvoir économique qui salueront ses décisions de façon pompeuse.

La population, elle, essaiera tant bien que mal de comprendre en quoi sa vie de tous les jours sera moins amère.

Elle aurait simplement voulu qu’il n’émulât pas Sarkozy dans son discours en anglais.

Sachant que l’imperfect subjunctive est utilisé pour exprimer des conditions irréelles ou hypothétiques.