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Haro sur le subutex

13 janvier 2010, 13:30

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Dans un article d’opinion paru dans l’express du 11 janvier, Harish Boodhoo réclame une commission d’enquête sur le business de la drogue, plus précisément sur le subutex, à Maurice. Depuis, il a été rejoint par d’autres observateurs et acteurs de la société mauricienne.

Après l’héroïne et le brown sugar, c’est aujourd’hui le règne du subutex sur un marché animé par une mafia de la drogue qui s’est renouvelée, au fil du temps, pour exercer avec moins de contrainte. Les autorités répressives ont probablement réinventé leur mode d’intervention. Mais au niveau des législations, il y a des réglages à effectuer.

Derrière ce fait se donne à voir le destin vagabond de certains Mauriciens.

Autant au plan des fournisseurs des drogues que de ses consommateurs.

Ces Mauriciens sont-ils vulnérables au point de rechercher continuellement l’évasion? Ou est-ce un dysfonctionnement social et institutionnel qui pousse certains de nos compatriotes vers le paradis artificiel?

La question mérite d’être posée car il n’existe pas d’offre s’il n’y a pas de demande. Et de surcroît une demande aussi prononcée. Même s’il est vrai que, dans cet enfer de la drogue, le phénomène de l’accoutumance et de la dépendance joue un rôle fondamental.

Aujourd’hui face à la drogue, nous avons développé un fatalisme cynique.

La société mauricienne semble avoir intériorisé ce fléau comme une malédiction dont elle ne pourra pas s’en débarrasser. Et cela procède d’une impuissance devant les réseaux de complicité qui perdurent et se récréent selon les époques.

Avec des jeunes de plus en plus émancipés et outrancièrement exposés à des aventures de tous genres, il y a un risque réel que le vice ne devienne un mode de vie. Va-t-on, dès lors, continuer à se croiser les bras?

On peut toujours changer de trajectoire dans la vie. Pour cela, une vision claire des enjeux s’impose. Et une identification des actions et des moyens pour atteindre ses objectifs. Est-ce que l’Etat et les acteurs sociaux ont cette volonté?

De toute évidence oui. Mais lorsqu’on n’arrive pas à trouver la bonne solution, c’est qu’on s’est posé de mauvaises questions…