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Fléau social : Comment venir à bout de la violence familiale

19 mars 2014, 10:00

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C’est incroyable d’observer cette violence familiale inouïe qui s’est abattue sur le pays ces temps derniers et qui continue à faire la une à travers les actualités et ce n’est qu’une partie émergée de l’iceberg. Ce constat me fait trembler de colère, de tristesse et me laisse perplexe. Notre société se dégrade quotidiennement, surtout eu égard à cette montée de la violence domestique et la personne qui prétend différemment pratique la politique de l’autruche.

 

Les actes de violence n’en finissent plus, déjà cinq femmes tuées dans des actes liés à la violence domestique en 2014 et nous ne sommes qu’en mars. La première réaction concerne toujours un durcissement de la loi, une révision de la Domestic Violence Act. C’est absolument correct car on ne peut que souhaiter qu’elle ait un effet dissuasif sur les agresseurs potentiels mais c’est essentiel que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur, zéro tolérance dans toutes les circonstances.

 

On doit aussi se demander pourquoi malgré tous les mécanismes mis en place, le nombre de cas de violence domestique ne fait qu’augmenter. Jusqu’à présent, les stratégies adoptées ont eu un succès assez limité vu le nombre d’agressions récemment. Les autorités nous rappellent constamment que chacun doit assumer ses responsabilités, un fait qu’on ne peut nier.

 

Il faut aussi comprendre que bien que la violence domestique touche toutes les classes sociales, la majorité de ceux qui sont les plus vulnérables ont des moyens modestes et ce sont eux qui ont un plus grand besoin d’aide et de soutien. Cela n’aide pas la situation d’entendre des platitudes de certaines personnes en autorité, qui ressemblent plutôt à des effets d’annonce.

 

Depuis 2009 jusqu’à 2013, le gouvernement a déboursé Rs 12,8 millions pour des projets d’ONG et depuis 2013, je ne connais pas les sommes dépensées. Malgré tout cela, la violence domestique augmente d’année en année. Je pense qu’il est grand temps de réviser les stratégies de certaines ONG et la façon dont elles sont appliquées.

 

Je propose que les autorités considèrent les 12 suggestions suivantes :

 

1. Campagne de conscientisation et sensibilisation. C’est un élément crucial dans le combat contre la violence.

 

Plus de panneaux publicitaires citant les numéros 119 et 139 mettant l’accent sur le fait que c’est un service gratuit et disponible 24/7.

 

Passer les numéros avant et après tous les bulletins d’information à la télévision et la radio publique et demander aux radios privées de faire de même.

 

Demander aux journaux de publier les numéros quotidiennement pour une période définie.

 

Faire des road shows dans les centres de shopping. Expliquer et distribuer des pamphlets rédigés dans un langage simple comportant seulement les informations Essentielles.

 

Assurer aussi que ces pamphlets sont disponibles dans tous les centres de santé (hôpitaux et dispensaires).

 

Produire des DVD concernant la violence domestique avec des conseils spécifiques et mesures préventives. Diffuser ces DVD dans les salles d’attente des hôpitaux et des dispensaires.

 

Animer des débats régulièrement sur le sujet à la radio et à la télévision.

 

Demander aux municipalités et conseils de district d’organiser un service d’écoute mensuel au minimum. Impliquer les ONG dans ce programme.

 

Inviter et encourager les forces vives/comités de quartier dans cette campagne nationale de conscientisation et Sensibilisation.

 

2. Considérer de lancer un projet similaire au Police Neighbourhood Scheme pour une meilleure coopération et soutien locaux.

 

3. Construire plus de shelters pour les femmes qui ont été victimes de violence domestique et assurer que les shelters sont plus sécurisés pour que les victimes n’aient plus peur des représailles.

 

4. Faire porter des bracelets électroniques aux agresseurs qui récidivent.

 

5. Assurer que dans chaque poste de police ou au moins dans chaque région, il y a au moins un policier qui a eu un training en counselling pour prendre en charge les victimes de violence domestique.

 

6. Je souhaite que le gouvernement encourage les firmes privées à employer un Counsellor même à temps partiel pour donner un soutien psychologique aux employés. Un arrangement similaire comme les health and safety representatives.

 

7. Depuis 2005, il existe six Family Support Bureaux. En 2014, c’est toujours au nombre de six. Il est grand temps qu’on ait davantage de bureaux à offrir pour un service de proximité.

 

8. Offrir des counselling sessions aux enfants qui ont vécu des situations de violence domestique.

 

9. Établir un registre des familles à risque avec un suivi continuel des social workers.

 

10. Offrir un service compréhensif de réhabilitation et inclure un Anger management programme pour les agresseurs.

 

11. Faire appel aux personnes de bonne volonté (même ceux/celles à la retraite) avec des connaissances et de l’expérience dans le domaine pour qu’elles apportent leur aide, de quelque façon que ce soit, dans cette Campagne.

 

12. Avoir un comité permanent en place pour évaluer et revoir les stratégies mises en place. Je souhaite de tout coeur qu’un jour les numéros 119/139 soient aussi bien connus que le numéro 999.

 

Malgré tous les mécanismes mis en place, le nombre de cas de violence familiale ne fait qu’augmenter. Devant ce constat, l’auteur propose aux autorités 12 pistes afin de remédier au problème.

 

«Faire porter des bracelets électroniques aux agresseurs qui récidivent.»