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Exprimer son indignation

16 mars 2012, 08:40

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Selon la formule consacrée, 800 personnes pour la police ; 1 000, voire 2 000, d’après les organisateurs. Ce sont les chiffres de la marche ‘Vers une nouvelle République’du samedi 10 mars.

Peu de temps auparavant, le samedi 25 février, Azir Moris avait rassemblé une centaine de manifestants pour sa marche de protestation contre la MBC.

Très mince cela.

Autant sont sympathiques ces militants qui essayent de mobiliser la population sur des thèmes de société pour un meilleur avenir, autant il est triste de constater que la population dans son ensemble est absente de ces débats.

On pourrait, par ailleurs, dire la même chose des billets d’opinion…
Indifférence ?

Indignation à géométrie variable ?

La faute à l’absence de ce flux d’adrénaline, d’excitation devant des policiers en tenue antiémeute ?

Mais ne mélangeons pas les causes, aussi justes soient-elles pour ceux qui les défendent. Une manif pour réclamer le départ de Dan Callikan ne risque aucunement de changer quoi que ce soit au fonctionnement de la télévision d’Etat. Le pouvoir le remplacera vite fait par un autre propagandiste.

A bien voir, cela est même dérisoire au regard des chantiers qui attendent ceux qui veulent d’une Ile Maurice différente.

En revanche, le combat pour une autre république a une tout autre dimension ; c’est qu’il s’agit de choisir la cause de l’indignation.

Dans un éditorial dans le numéro du 5 octobre 2011 du Nouvel Observateur, Jean Daniel, parlant du best-seller de Stéphane Hessel Indignez-vous !, écrivait ceci ; « L’incitation à l’indignation ne peut être en elle-même un cri d’alarme politique et la pratique de l’indignation sans objectif défini ne saurait constituer un comportement responsable.

L’indignation, c’est la révolte première mais aussi primitive : selon l’éminent biologiste Henri Atlan, c’est le degré zéro de la pensée. »

Le degré zéro de la pensée !

Nos petites révoltes personnelles, parfois même intimes, deviennent dérisoires quand on se rend compte de l’immensité de la tâche qui reste à être accomplie, à côté des agitations perpétuelles des Ramgoolam, Bérenger et Jugnauth.

Alors que faire ?

Et si on mettait de l’avant ces combats susceptibles de fédérer la partie pensante de notre société, comme la lutte anti-communale que mène Rezistans & Alternativ ?

On parle plus haut de chiffres.

En voici d’autres qui démontrent le degré d’implication de nos concitoyens pour une cause on ne peut juste et qui devrait rassembler les Mauriciens, tous les Mauriciens.

A ce matin du vendredi 16 mars, sur le site de pétitions de la Maison blanche, il n’y avait que 1 943 signataires sur les 25 000 requis avant le 4 avril demandant à Washington de considérer les requêtes de nos compatriotes des Chagos.

Si d’ici à deux semaines et demie, 23 000 indignés ne se manifestent pas, il est à craindre que la Nouvelle République ne se fasse attendre encore longtemps…