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Enjeux de santé

7 avril 2011, 08:23

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La thématique d’«iD» (voir la version électronique de l’express) porte aujourd’hui sur la santé, dans le cadre de la Journée mondiale dédiée à ce sujet qui nous concerne tous. Qu’il s’agisse des soins requis par une population vieillissante ou de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens, thème de la présente journée, les enjeux de la santé sont multiples.

A Maurice, ces derniers temps, on évoque souvent la nécessité de créer des hôpitaux de luxe pour encourager le tourisme médical. Or, qu’en est-il du système public de santé destiné au petit peuple ? Il serait déplacé de tirer sur les acteurs de ce secteur. Le système public de santé a fonctionné grâce au dévouement et à l’esprit de sacrifice de son personnel. Certes, de temps à autre, on évoque des excès et des irritations parmi les membres de celui-ci.

Mais, dans l’ensemble, il faut dire que ce personnel médical fait ce qu’il y a de mieux avec le peu de moyens dont il dispose. Surtout, il se doit au quotidien d’accueillir et de traiter des milliers de patients. D’où aussi l’exode du personnel intermédiaire, tels les infirmiers, vers des destinations plus lucratives. Car, il faut le dire, la récompense, ici, n’est pas à la hauteur du travail effectué.

Cela implique une revalorisation et une révision du schéma organisationnel du système public de santé. Ce qui vaut pour le personnel médical vaut également pour les malades. Ils s’irritent souvent et exigent un service rapide alors qu’il y a tant de personnes à traiter. Par ailleurs, à un moment où on évoque la nécessité d’un hôpital gériatrique, il est important de souligner le fait qu’il y a, dans ce pays, des vieux qui considèrent les hôpitaux comme une maison de retraite.

Ce problème s’accentuera avec le phénomène du vieillissement de la population. L’île Maurice doit s’y préparer, elle qui a choisi de prendre une voie sinueuse pour régler cette question en faisant une fixation sur MedPoint comme éventuel hôpital gériatrique. Il reste deux enjeux sur lesquels les autorités doivent plancher avec assiduité. Les infrastructures et le service ne doivent nullement souffrir de la gratuité. Il faudrait rapidement trouver une formule pour améliorer le système public dans son ensemble. Si avec l’Etat providence aucune remise en question du principe de la gratuité n’est permise, il n’en demeure pas moins vrai qu’il importe de formuler des stratégies qui empêchent toute dégénérescence dudit système.

La dernière question à prendre en considération est la stigmatisation de ceux qui souffrent de maladies comme le sida ou encore de troubles mentaux. Il n’y a pas encore, à Maurice, de structures appropriées pour prendre en charge ces personnes. Les organisations sanitaires qui leur sont destinées viennent des efforts privés et, souvent, bénévoles. Ce qui implique qu’il existe des compétences pour traiter ces dossiers. Ce qui manque, ce sont les infrastructures et un financement continu. L’Etat, mais aussi le privé, doivent assumer leurs responsabilités. Car, même ceux qu’on feint de ne pas voir, ont une vie.