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En vérité qui nous mènera à un pays meilleur ?

3 juin 2013, 08:28

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En vérité qui nous mènera à un pays meilleur ?

Parmi ceux d’entre nous qui rêvons d’un pays meilleur, on a souvent tendance à croire que le moyen d’atteindre cet objectif réside ailleurs, c’est à- dire entre les mains de quelqu’un d’autre.

 

C’est le fameux «il n’y a qu’à» ! qui nous fascine et nous obnubile, d’une conversation de bureau à une autre, au gré d’un échange entre copains, sous le couvert docte d’un «je pense que» à l’abri d’un blog ou d’un appel anonyme à une station radio .

 

Parmi les candidats à ce rôle transformationnel, extérieur à nous-mêmes, on pense évidemment d’abord aux politiciens : c’est d’ailleurs leur métier et ils nous promettent tant ! Parfois même en moins  de 100 jours ! Ce sont des gens qui, a priori, représentent l’élite du pays, des leaders éprouvés, intègres, capables d’inspirer, de réformer, de nous élever vers des lendemains meilleurs, de dessiner des projets de société, des gens qui nous donnent le bon exemple, des personnes qui généreront notre admiration devant leur sagacité, leur esprit de sacrifice au bénéfice de la nation, leur grande humanité, leur défense des principes. Des dirigeants que vous respectez parce que vous les savez meilleurs que vous, parce que vous savez qu’en tant que «bon(ne)s p(m)ères de famille», ils sauront, eux, ce qu’il faut faire. Et qui, de temps en temps, vous donneront même le frisson du plaisir d’avoir bien choisi, tant ils vous surprendront par leurs pensées innovantes et leur compétence indéniable.

 

 

Heureusement qu’il y avait «a priori» pour débuter ces deux phrases !

 

Quand nous regardons notre leadership politique des deux côtés de la Chambre, on peut trouver des membres de parti, des grognards prêts à tout pour leur leader, des avides de flonflons, de rubans et de discours, des gestionnaires de «boutes», des «ôte-toi que je m’y mette», des docteurs en tactique politique, en peau de bananes et en invectives ; mais qui croit que ces gens-là, à deux ou trois exemples près, sont capables de nous rendre… meilleurs ? Par l’exemple ou autrement ?

 

L’autre candidat évident à ce rôle transformationnel c’est l’école. Mais l’école, en elle-même, ne peut rien comme institution si ceux qui ont la responsabilité du projet scolaire en question ne peuvent (ou ne veulent) pas, eux-mêmes, s’engager à plus que du simple «gardiennage» d’enfants, adossé à l’obligation de «faire le curriculum» ! Le vrai prof ne compte pas son temps, comprend ce qui se passe dans la tête de ses protégés, lui ouvre les bonnes portes et les bonnes fenêtres sur la vie, ajoute de la valeur et rend autonome. Il inspire, il stimule (et sûrement pas sexuellement !) et il donne des ailes… S’ils sont nombreux à être comme cela, ils sont loin de l’être tous !

 

 

Mais mon propos du jour c’est qu’autant il est sûr que de bons politiciens et de bons professeurs peuvent transformer la vie, c’est finalement en nous mêmes, individuellement, dans nos propres attitudes et nos comportements journaliers, que nous trouverons des lendemains meilleurs ! Ainsi que dans notre capacité subséquente de convaincre et d’entraîner d’autres personnes positivement.

 

C’est l’évidence même, me direz-vous, mais combien d’entre nous, prenant les leçons des coupures d’eau annuellement renouvelées ont, depuis que les réservoirs sont  remplis, pris la résolution… d’économiser de l’eau et de récupérer l’eau de pluie ? Qui, dans ce pays, au vu des inondations souvent causées par des drains bouchés, a changé les habitudes qu’il pratique «comme les autres» et ne pollue plus, aidant à éviter ainsi d’autres «débordements » ? Y a-t-il une personne quelque part qui a décidé depuis peu d’abandonner le camp des tribalistes pour celui de la méritocratie et le camp des «nou banne, même si con» est-il moins soutenu aujourd’hui qu’hier ? Y aura-t-il demain moins de médecins motivés par le seul fric ? Plus d’automobilistes polis et respectueux du code ? Plus de citoyens engagés à l’amélioration de leur quartier ? Plus d’employés disposés à faire davantage que le strict minimum ? Plus de voisinages fraternels ? Plus d’engagement social envers les vulnérables ? Plus de citoyens pensant à leurs devoirs plutôt qu’à leurs «droits» ? Une société civile plus forte, donc ? Moins de marrons ?

 

La qualité d’une société et son degré de «civilisation» se mesurent, sans doute, à la vitesse comparée à laquelle sa population se transforme, positivement, pas seulement matériellement, comme on semble l’avoir cru trop souvent, mais plus dans ses moeurs, valeurs et convictions de tous les jours. Une voiture plus neuve, des centaines de pieds carrés de béton, le dernier Mango ou la deuxième salle de bains ne garantissent pas notre émergence de la médiocrité humaine. La transformation qui «civilise» est la somme cumulée de toutes les transformations individuelles progressistes dans le pays. Inutile donc de se plaindre si l’on n’est pas prêt à changer soi-même : le salut, à ce que je vois pour le moment, ne viendra pas d’ailleurs !

 

L’enfer, ce ne sera pas les autres, ce sera nous mêmes !