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École inadaptée

3 juillet 2013, 09:31

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L’Association des parents d’enfants inadaptés de l’île Maurice (APEIM) fait valoir depuis quatre mois qu’elle ne sera pas en mesure, à la rentrée 2014, de poursuivre ses activités éducatives. Par manque d’argent, en raison d’un soutien insuffisant de l’État. Quelque 250 enfants à besoins spéciaux vont se retrouver sans encadrement approprié parce que, entre autres raisons, le financement de la scolarité n’est pas géré comme un droit universel mais plutôt comme une distribution de récompenses. Attribuées après le plus douteux des concours.

 

Si notre opposition le voulait, elle pourrait offrir au pays une mesure annuelle de l’égalité scolaire, ou plutôt du défaut d’égalité. En demandant tous les ans, à l’Assemblée nationale, au ministre de l’Éducation, de révéler les dépenses per capita dans tous les établissements secondaires d’État. Et le ministère de l’Éducation serait aussi jugé à sa capacité de réduire, année après année, le rapport entre les dépenses moyennes pour un/e élève du RCC ou du QEC et le coût pour un garçon ou une fille dans les collèges d’État les moins bien dotés. De quoi nous inviter à nous poser quelques questions sur la discrimination entre jeunes Mauriciens d’une même classe d’âge, sur la base d’un examen passé à l’âge de dix ans. 

 

Le CPE est le cancer de notre nation. Qu’on en approuve le principe ou qu’on le réprouve, si on n’a pas les moyens de s’y soustraire, on est contraint d’accepter sa logique classante. Une dizaine de points au résultat final avant l’adolescence sont capables de valoir à des voisins, des cousins, si ce n’est des frères et sœurs des prestations scolaires différenciées jusqu’à leur majorité. Si un État est capable d’une aussi détestable discrimination entre jeunes citoyens ayant, fondamentalement, des aptitudes du même ordre, doit-on s’étonner qu’il traite cavalièrement la demande de ceux qui défendent les plus démunis d’entre nos enfants. 

 

Entre autres raisons, parce que des dossiers complexes, de surcroît comportant des risques de malversation, ont été confiés à des incompétents notoires, le gouvernement se retrouve ces temps-ci dans une très mauvaise passe. La reconquête de l’estime citoyenne pourrait être longue et ardue. Faire un audit des manques d’humanité les plus disqualifiants pourrait ne pas être inutile. Pour qu’au moins ceux les plus dans le besoin n’aient pas le sentiment d’un cruel abandon.