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Drogue, le mal éternel

31 mars 2011, 07:39

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En 2010, le nombre de cas de consommation de Subutex s’élevait à 660. En 2007, ce chiffre était de 787 ; en 2008, de 795 et en 2009, de 830. L’île Maurice continue à perpétuer l’image d’un centre névralgique pour le trafic de drogue. Lors de la dernière séance parlementaire, le Premier ministre a annoncé des mesures pour intensifier la lutte contre ce fléau. Les intentions ont toujours été bonnes quel que soit le gouvernement en place. Mais, les résultats ont, eux aussi, été toujours insuffisants. Cela est dû, dans une grande mesure, au fait que les trafiquants de drogue ont su, à chaque fois, modifier leur fonctionnement.

Que n’a-t-on, en effet, essayé dans ce combat contre le trafic de drogue? Tout a commencé au début des années 1980. Au départ, il est même question d’inonder une région de l’île, et une communauté en particulier, afin de les punir pour leurs choix politiques. Aujourd’hui, le fait demeure que la prolifération de la drogue touche toutes les régions et communautés du pays. On se souvient aussi que, dans les années 1980, c’est une mafia à l’ancienne qui animait le marché. Avec la manière forte, l’intimidation et une grande complicité des forces de l’ordre. Le brown sugar pouvait alors librement tuer les gens. Les dénonciations, commission d’enquête et croisades que certains menaient contre le trafic de drogue et la toxicomanie étaient grandement inopérantes.

Parallèlement, un gros travail a été fait au fil des années au niveau de la prévention et de la réhabilitation. C’est ainsi qu’un certain nombre de volontaires sont devenus, grâce à des formations à l’étranger, de véritables professionnels à ces deux plans. Ces pionniers sont toujours là. Et ils ne cessent de dénoncer la prolifération du trafic de drogue. Des listes de potentiels trafiquants sont régulièrement expédiées aux autorités et gouvernants. Des noms reviennent souvent sur ces listes. Or, en règle générale, ces individus ne sont nullement inquiétés. Y aurait-il toujours des complicités entre certains de ceux censés combattre ce trafic et des trafiquants? Pour ceux qui travaillent sur le terrain dans ce combat, il ne ferait aucun doute que de telles collusions existent bel et bien. Pire, des personnalités publiques, dont de la classe politique, sont même soupçonnées d’être mêlées, de manière directe ou indirecte, à ce fléau.

Du côté de la répression, on assure être impitoyable. Mais, force est de constater qu’il y a une certaine impuissance à éradiquer le fléau. Pire, la plus grande illustration de cette pusillanimité, c’est la présence de drogues dans des établissements scolaires. Il faut aussi dire que les dirigeants du monde scolaire étouffent souvent les cas qui sont découverts dans les collèges. Ce qui n’est pas pour aider les autorités policières.

Enfin, il ne faut pas oublier les familles des toxicomanes. Celles-là vivent un calvaire quotidien et surtout une douleur permanente. Qui s’en occupe?