Publicité

Dialogue asocial

19 mars 2013, 07:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Dialogue asocial

Une hostilité primaire caractérise depuis quelque temps les relations entre le mouvement syndical et le ministre du Travail. Ce n’est pas dans un tel climat d’animosité que la cause des travailleurs sera mieux défendue. L’acrimonie qui règne entre les protagonistes ne peut qu’engendrer une spirale de la haine et faire reculer les droits des travailleurs.

 

Cette atmosphère pesante qui pousse les individus et les groupes sociaux à se dresser les uns contre les autres nuit au bon fonctionnement des institutions. Quand les différentes composantes de la société s’échangent continuellement des épithètes injurieuses, telles «semi-intellectuels» ou «stupides», la démocratie pâtit.
 

Shakeel Mohamed a affirmé hier qu’il est «stupide de discuter des amendements avec des syndicalistes qui ne veulent pas abandonner leur ego». Pour sa part, le syndicaliste Ashok Subron pense que le ministre doit essayer de comprendre les travailleurs «au lieu de tomber dans la bassesse». Ce type de propos est loin de constituer ce que le Bureau international du Travail appelle le dialogue social.
 

Entre partenaires sociaux, on organise des négociations, des consultations ou encore des échanges d’informations si on veut avancer. On ne se répand pas en invectives contre un partenaire.
 

Alors que les représentants du gouvernement, des employeurs et des travailleurs devraient être en train d’élaborer ensemble une politique économique et sociale pour le pays, ils se livrent à des querelles.
 

Le ministre Mohamed va très loin dans le dénigrement quand il se demande «pourquoi en 2008 lorsque ces lois ont été présentées par le ministre Bunwaree, Ashok Subron n’a rien trouvé à dire», en se référant aux amendements devant être apportés aux lois du Travail. De son côté, Ashok Subron ne favorise pas le dialogue quand il lance «nou conné dans ki clan ministre là été».
 

Il est vrai que dans l’état actuel des choses, les amendements envisagés portent atteinte au droit de grève. Dès lors, l’Etat doit comprendre le sentiment des travailleurs. Les syndicalistes, eux, n’ont pas le droit de démobiliser les travailleurs, qui ont montré samedi qu’ils sont conscients des menaces.
 

Les deux parties gagneraient à se réunir autour d’une table plutôt que sur un ring de boxe.