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Des raisons d’espérer

27 décembre 2012, 11:45

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L’année 2012 ne restera pas dans les annales comme un bon millésime.

Au cours de ces douze mois, la crise s’est ancrée dans le paysage économique et désormais personne n’ose pronostiquer une sortie à court terme.

Le constat dressé par les données macroéconomiques est sans appel. D’abord au niveau planétaire. La croissance mondiale s’est essoufflée. Plus inquiétant, les économies émergentes, qui jouaient les locomotives, rencontrent plus de difficultés.

La Chine, qui avait connu une croissance de 9,3 % en 2011, devrait enregistrer un taux de 7,7 % cette année, en raison d’une baisse des exportations et d’un ralentissement de la progression des investissements. Parallèlement, sur les marchés internationaux, les prix des denrées alimentaires sont restés à des niveaux élevés. A tel point que le Food Price Index de la FAO a flirté avec ses plus hauts niveaux tout au long de l’année.

A Maurice, la croissance s’affiche en net recul. Statistics Mauritius prévoit ainsi une croissance de 3,3 % cette année, après 3,5 % en 2011 et 4,2 % en 2010. A noter que pour 2011, le taux a été nettement révisé à la baisse (3,5 % contre une précédente estimation à 3,9 %) en raison d’une progression de l’activité moins importante que prévu dans le textile et les Tic. Signe de la morosité ambiante, l’investissement devrait reculer de 1,8 % après une progression de 1,4 % en 2011.

L’investissement public devrait enregistrer un rebond de 2,3 % après le recul de 4,7 % en 2011, alors que l’investissement du secteur privé devrait se contracter de 3,7 % après avoir progressé de 3,4 % l’année dernière. Exprimé en pourcentage du PIB, l’investissement total ressort à 22,8 % en baisse par rapport aux 24 % de 2011. L’investissement public représentant 5,5 % du PIB (comme en 2011) et l’investissement privé reculant à 17,3 % contre 18,5 %. Sur les importations de biens et de services, Statistics Mauritius table sur une progression de 1,6 % en 2012, un niveau très largement inférieur aux 6,2 % enregistrés en 2011. Les exportations, quant à elles, devrait augmenter de 4,8 % après avoir progressé de 5,2 % l’année dernière.

Une bonne nouvelle quand même : compte tenu de la faible progression des importations, le déficit de la balance commerciale devrait représenter 11,9 % du PIB, contre 12,9 % en 2011.

Pour l’année prochaine, les perspectives apparaissent mitigées. Côté mauvaise nouvelle, il y a la perspective d’une remontée des taux d’intérêt. Les membres du Comité de politique monétaire (CPM) de la Bank of Mauritius (BoM) ont, en effet, noté à l’issue de leur dernière réunion des signes de résurgence des tensions inflationnistes et ont souligné que les risques de hausse de l’inflation sont plus tangibles en raison des prix élevés des denrées alimentaires, de la récente dépréciation de la roupie, de l’impact attendu des hausses de salaires dans la fonction publique et des dernières mesures budgétaires.

On attend également un ajustement à la hausse des prix pétroliers à la pompe, ce qui devrait contribuer à alimenter l’inflation.

Ces perspectives se reflètent d’ailleurs dans les prévisions du Budget qui tablent sur une inflation moyenne sur douze mois (headline inflation) de 6 % en 2013, alors qu’elle n’est que de 4 % actuellement.

Mais il y a aussi quelques raisons d’espérer en 2013. On attend un rebond de la croissance. Selon Statistics Mauritius, elle devrait atteindre 3,7 %. Parmi les bonnes nouvelles attendues : une progression de 2 % de l’activité dans l’industrie manufacturière et surtout une augmentation de 3,5 % de l’activité «hôtel-restauration» basée sur la prévision de l’arrivée d’un million de touristes. Une augmentation de 5,5 % des services financiers (y compris les assurances) est aussi prévue. L’institut statistique souligne que ces prévisions ne prennent pas en compte une éventuelle détérioration des économies des principaux marchés à l’exportation du pays.

Par ailleurs, il précise également qu’une reprise de l’activité économique, couplée à la mise en oeuvre de l’intégralité des mesures budgétaires, notamment au niveau des projets d’infrastructures, pourrait déboucher sur une croissance accrue qui remonterait ainsi à 3,9 % en 2013. En attendant de voir ces espoirs se concrétiser, chers lecteurs, toute l’équipe de Business Magazine vous souhaite de passer d’excellentes fêtes de fin d’année et vous donne rendez-vous le 9 janvier.