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Démission ? Koz Tuzur !

11 mai 2013, 07:24

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Vingt-et-une vies innocentes, plusieurs à la fleur de l’âge, s’en sont allées de façon brutale en l’espace d’un mois. Au-delà de l’agonie qu’elles ont elles-mêmes dû vivre durant les dernières secondes de leur vie sur terre, nul ne peut imaginer le vide, la souffrance indicible, la privation que ces personnes, décédées si inopinément, ont laissé au sein de leurs familles, parmi leurs proches et amis. Que de rêves brisés. Que de plans d’avenir inachevés.

 

C’est vrai. Devant ces catastrophes, le pays a fait montre d’une solidarité exemplaire. La sympathie nationale spontanée, soulevée par ces événements douloureux, a nul doute réconforté les familles et proches affligés et éplorés, même si elle ne saurait combler leur perte. Le peuple s’incline devant l’ampleur de ces deux malheureuses calamités mais s’indigne devant le manque de courage de la part de ceux qui sont censés en assumer la responsabilité.

 

 Déjà, après les inondations du 30 mars qui avaient coûté la vie à 11 de nos compatriotes, les autorités avaient sorti toute une parade, essayant de renvoyer la balle et de faire porter la responsabilité à d’autres, se ridiculisant au passage. Le peuple n’est pas dupe. Comme le dit si bien l’adage : vous pouvez embobiner quelques personnes pendant quelque temps, mais vous ne pouvez berner toute une population tout le temps.

 

L’incompétence de ceux censés être responsables des services de prévention et de gestion des catastrophes naturelles, du genre qu’a connu notre pays ce 30 mars fatidique, est incontestable. Plusieurs d’entre eux n’étaient même pas à leur poste en temps voulu et n’ont été déployés que bien plus tard.

 

 Oublions un instant le chef du gouvernement qui n’a d’égal que lui-même en termes de comportement devant de tels événements. Mais quid du ministre directement concerné ? Comme à l’accoutumée, il a «tuite», en jargon local très à propos, devant ses responsabilités. Certains soi-disant socioculturels se sont même ameutés derrière le paravent communautariste en défense du principal concerné. Ne parlons pas des percussionnistes de service de la majorité qui ont tout fait pour noyer la PNQ du leader de l’opposition. Et, on s’est vite tourné vers les experts étrangers pour venir nous dire ce que désormais Monsieur tout le monde sait, quant aux raisons du drame.

 

Mais pas question de démission ministérielle au nom de la moralité et de la décence ! Alors que l’on s’inspire de et on évoque, à tout tournant, ce qui se passe et se fait à l’étranger au sein d’autres démocraties. Pourquoi aller chercher plus loin ? Au fait, ici même, chez nous, tout à son honneur, Ivan Collendaveloo, alors député du MMM, avait soumis sa démission suivant des critiques pour avoir signé le formulaire de passeport d’un ressortissant-investisseur sudafricain, en plein régime d’apartheid.

 

La douleur du 30 mars ne s’est pas dissipée ; la blessure profonde ne s’est pas encore cicatrisée et voila que le pays s’endeuille à nouveau suite à l’accident de Sorèze, impliquant un bus de la CNT. Dix morts, plusieurs blessés hospitalisés. C’est le même ministre, qui, encore une fois, au lieu d’assumer avec courage sa responsabilité, se cache derrière de telles excuses comme «pa mw ki ti pe kondir bis la» !
 

Honteux ! Même s’il n’est pas le coupable direct de cette tragédie, il est bel et bien responsable !

 

Et pour corser le tout, voilà que l’on veut faire porter le chapeau à un autre ministre pour avoir approuvé la commande de ces cercueils ambulants que représente une grande partie de la flotte des bus de la CNT ! Ailleurs, le ministre chargé du dossier aurait, au nom de la moralité publique, soumis sa démission illicopresto. Pas plus tard que la semaine écoulée, un ministre du gouvernement indien a remis sa lettre de démission à la hiérarchie de son parti parce que son neveu avait été arrêté sous une accusation de corruption ! Ici, c’est plutôt une question de survie politique numérique au Parlement !

 

De grâce, Monsieur le ministre, un peu de dignité, rendez votre tablier avant que... Au fait, combien de points négatifs avez-vous accumulé pour avoir refusé d’assumer votre responsabilité sur le carnet d’évaluation de performance des ministres, soi-disant établi par le bureau du Premier ministre ?