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Décalage

9 février 2012, 11:28

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Les passions que suscite le débat sur le «Best Loser System» agitent le pays et l’entraînent sur une voie dangereuse. Politiciens et opinion publique ont relégué au second rang d’autres enjeux et défi s auxquels est confronté le pays. Ainsi, hier, le ministre des Finances, Xavier

Duval, a rencontré un ex-grand argentier et brillant économiste, Rama Sithanen. Mais l’économie n’était pas à l’ordre du jour de leurs discussions.

Ils n’ont parlé que de réforme électorale. Beaucoup d’autres questions devraient, en cette période d’incertitude, retenir d’urgence l’attention des décideurs publics. Parmi celles-ci fi gure l’élaboration d’une politique de formation qui favorise l’insertion des jeunes dans le monde du travail. Il faut offrir aux jeunes une formation qui réponde aux attentes du monde du travail d’aujourd’hui. Or, ce n’est pas certain que le cursus de nos universités soit adapté aux réalités des entreprises.

Des anciens étudiants de l’université de Maurice ont apporté, dans notre numéro d’hier, un témoignage sur le décalage qui existe entre les études et le monde du travail. Ce collectif d’ex-étudiants évoque un sondage effectué auprès de 300 diplômés et qui établit que «seul 3 % ont un poste permanent ». Il s’agit en l’occurrence de diplômés issus de la filière histoire.

D’autres jeunes, qui interviennent dans le même article, soulignent que même ceux qui optent pour la filière finances éprouvent des difficultés à trouver un emploi qui leur convient. Un «BSc Finance» n’ouvre pas forcément la voie à un emploi, s’insurgent-ils.

Alors que nos concurrents investissent lourdement dans l’enseignement supérieur et produisent des effectifs capables d’apporter de la valeur ajoutée à leur économie, nous avons d’autres priorités.

Nous investissons nos énergies dans un débat qui dure depuis plus de 50 ans maintenant.

Entre-temps, que font les étudiants sur le campus de Réduit ? Ils ne soucient pas trop du problème qui les attend à la sortie de l’université. C’est sans importance à leurs yeux. L’association des étudiants de l’université semble plus préoccupée en ce moment par la petite hausse des frais de scolarité qui est prévue pour les nouveaux inscrits. Ce sera trop tard quand ils découvriront qu’il n’y a pas de débouchés pour eux par rapport aux matières qu’ils ont étudiées.

 

Raj MEETARBHAN