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Coup de pouce

22 septembre 2011, 00:00

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Christian Léopold vient d’être nommé Parliamentary Private Secretary (PPS) dans un contexte politique particulier. Son parti, le Mouvement rodriguais (MR) est en fin de mandat régional. Le gouvernement  de Navin Ramgoolam qui n’est qu’au début de son mandat se trouve fragilisé avec le départ du Mouvement socialiste militant. Le Premier ministre a grandement besoin du soutien des deux élus du MR. Ce parti accueille avec joie le coup de pouce de Navin Ramgoolam à quelques mois des élections régionales. C’est du donnant- donnant.

Pour le MR, cette nomination est une opportunité pour faire avancer les projets  de développement visant à améliorer la qualité de la vie des Rodriguais. En soi, c’est une bonne chose.

Mais ce deal  comporte  aussi des conséquences d’ordre pratique et institutionnel. Malgré le flou qui plane encore sur le fonctionnement du nouveau PPS attaché au ministère de la Pêche et de Rodrigues, les zones d’ombre vont bien vite se dissiper pour laisser la place aux  réalisations. Pour  le MR, c’est une aubaine pour une fin de mandat.

Mais au niveau de l’institution, il y  a quand même un problème. Est-ce que les financements pour réaliser les projets proviendront du ministère de Rodrigues ? Est-ce qu’on veut redonner à ce ministère le rôle qui était le sien avant l’accession de Rodrigues à l’autonomie ?  Si oui, avec quel objectif ?

Ce sont autant de questions que certains veulent occulter, en mettant en avant l’argument qui consiste à dire que de toute manière Rodrigues va en sortir gagnante avec la réalisation des projets. «Rodrigues doit coûte que coûte rattraper son retard », avance-t-on dans certains milieux.

Avec la désignation de Christian Léopold, le Premier ministre a également créé un précédant en rattachant le PPS à un ministère. Or, à Maurice, les PPS sont rattachés à des circonscriptions.

De plus, sur le plan local, la situation risque de se compliquer si, dans quelques mois, l’électorat décide de confier la majorité à une autre équipe. Dans un tel cas, le PPS et l’exécutif régional risquent de se retrouver en conflit. C’est mauvais pour le fonctionnement de l’autonomie. Ce qui est un atout pour la majorité actuelle, peut devenir gênant pour une autre majorité.

Dans l’éventualité d’un changement, que fera le Premier ministre ? Manz pistas guet cinema ?
Ce qui peut paraître comme une bonne chose, aujourd’hui, peut ne pas l’être, demain, et pour le respect de l’autonomie.