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Corruption et Information

11 avril 2011, 17:04

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Ce vieil homme de 73 a osé défier la puissance de l’Alliance qui détient le pouvoir à Delhi. Anna Hazare, s’est donné pour mission de combattre, seul, la corruption qui ronge son pays. Il ne bénéficie d’aucun soutien institutionnel. Mais il vient d’obtenir une victoire importante. Le Premier ministre, Manmohan Singh, a accédé à sa demande et annoncé la rédaction d’une loi musclée pour combattre la corruption. Ce geste d’un gouvernement, face à un citoyen ordinaire, est un exemple à suivre dans les démocraties qui entendent le rester.


Pour se faire entendre, Anna Hazare, érige mardi dernier une tente en bordure de route à Delhi. Il annonce qu’il va entreprendre une grève de la faim illimitée pour que son pays se dote d’une vraie loi anticorruption. Très vite, des centaines de partisans se mettent à jeûner en solidarité avec lui. Des milliers d’Indiens, émus par la série de scandales qui défraient la chronique, l’acclament quotidiennement dans le parc où il s’est installé. Sur Internet, une explosion de messages prouve que l’activiste est soutenu massivement par les jeunes et les Indiens vivant à l’étranger.

Sous la pression, Sonia Gandhi fait quelques pas timides et propose des mesures cosmétiques. Elles sont aussitôt rejetées. Le gouvernement accepte finalement, vendredi, de nommer un comité de sages, composé pour moitié de membres du gouvernement et de l’autre de membres de la société civile, pour élaborer une vraie loi anti-corruption. L’activiste fera partie de cette instance et siégera aux côtés des membres du Cabinet, dont le ministre des Finances Pranab Mukherjee , et le ministre de l’Intérieur, Palaniappan Chidambaram.

Anna Hazare mène, en vérité, son combat sur plusieurs fronts. Il sait que pour vaincre la corruption, il faut également décentraliser le pouvoir et rendre transparentes les décisions officielles. Il demande donc que les pouvoirs ne soient pas concentrés dans les mains du Premier ministre et que le citoyen ait un accès libre à l’information.

En 2003, Anna Hazare avait poussé le gouvernement de sa province, le Maharasthra, à adopter un Right to Information Act, et fit tomber plusieurs têtes grâce à cette loi. «All corruption can end only if there is freedom of information», s’exclama-t-il alors.