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Contre son camp

28 avril 2011, 09:58

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C’est toujours la faute de l’autre, en politique. Les dirigeants n’admettent jamais leurs erreurs et refusent d’assumer la responsabilité des méfaits des services tombant sous leur tutelle. Ainsi, les propos au vitriol, tenus par la députée Nita Deerpalsing à l’égard des nominés politiques relèvent, au mieux, de la naïveté et, au pire, de la lâcheté.

L’élue travailliste a fait sa surprenante sortie contre les potentats nommés par son propre camp lors d’une réunion de mobilisation organisée mardi à Belle-Rose. Nita Deerpalsing dit que des nominés politiques embarrassent le gouvernement par leurs actions, qu’ils n’ont aucun mandat, ni légitimité et elle annonce qu’elle va «dire leurs vérités à ces nominés politiques».

Mais un ministre qui choisit de confier la direction d’un organisme parapublic à un collaborateur de son choix ne peut échapper à la responsabilité politique d’une mauvaise gestion ou d’un mauvais comportement de son protégé. Donc, la députée ne peut pas dénoncer les nominés tout en flattant leurs maîtres politiques.

Le dirigeant politique – on ne parle plus de responsables politiques maintenant – doit endosser les conséquences des décisions prises par les personnes qu’il a nommées. C’est le prix à payer quand on entend exercer le pouvoir sans bafouer le sens de l’honneur.

On fuit devant ses responsabilités si on impute la faute à d’autres sans reconnaître ses propres faiblesses.

D’autant plus, que dans le système mauricien, centralisé à outrance, le ministre demeure le centre incontournable de toutes les décisions, petites ou grandes. En montrant du doigt les nominés politiques et en dénonçant ceux-ci sans remonter la chaîne des responsabilités, Nita Deerpalsing cherche à déplacer le problème. Ce n’est pas très courageux.

En fait, la situation dans les corps parapublics et les sociétés dans lesquelles l’Etat est majoritaire s’est dégradée depuis quelques années pour deux raisons.

D’une part, il y a désormais une plus grande concentration de pouvoirs entre les mains des ministres. De l’autre, des postes sont attribués, de plus en plus, sur des bases clientélistes sans tenir compte du mérite.

Quand les choses vont mal, comme à la CWA et à la CNT, le politique va-t-il se poser en victime et tenir ses subalternes pour seuls responsables ?