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Clarification

16 mars 2011, 13:20

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A quelque chose malheur est parfois bon. La démission des six représentants de l’Organisation du peuple de Rodrigues, dont quatre élus directement au niveau régional, devrait aider à clarifi er la situation au niveau de l’administration rodriguaise et en particulier au sein du Mouvement rodriguais (MR).

Si la situation a viré au vinaigre, à Port-Mathurin, ces derniers mois, c’est, en partie, en raison du cafouillage à la tête du MR.

Ce parti pensait, à tort ou à raison, qu’une direction pouvait être collégiale, tout au moins bicéphale. Que le leader et le chef de fi le à l’Assemblée régionale arriveraient à mettre de côté leur propre ego pour servir l’intérêt commun.

Or, la personne humaine étant ce qu’elle est, peu de gens arrivent à digérer le fait que d’autres leur fassent de l’ombre. Mais ce qui se passe à Rodrigues n’a rien de particulier. En effet, l’histoire récente de la politique nationale nous apprend qu’il ne peut y avoir deux capitaines sur un même bateau. En particulier lorsqu’un parti est au pouvoir. Le Mouvement militant mauricien en a fait les frais en deux fois en moins de dix ans. Le tandem Paul Bérenger-Anerood Jugnauth s’est brisé en mars 1983, et dix ans plus tard, en octobre 1993, celui constitué de Prem Nababsing et Bérenger a connu le même sort.

Aussi longtemps que le MR était dans l’opposition, Nicolas Von-Mally et Johnson Roussety, le leader et le chef de file à l’Assemblée régionale respectivement, parvenaient à s’entendre. Mais malheureusement, une fois au pouvoir le petit bateau a commencé à prendre eau.

Et si je devais m’en tenir à la conversation que j’ai eue, en août 2007 à Tana, durant les derniers Jeux des îles, avec les deux élus du MR – Von-Mally et Christian Léopold – j’ai toutes les raisons de penser que le ver était dès lors dans le fruit. L’administration dirigée par Roussety avait à peine huit mois.

Pour clarifier une situation malsaine qui n’a que trop durer, le leader du MR doit se décider une fois pour toutes. Il devrait profi ter de l’éventualité des élections anticipées pour asseoir son autorité au sein de l’Assemblée régionale. Il ne peut être à la fois ministre de Rodrigues et prétendre pouvoir diriger l’instance régionale à distance.

Ce faisant, il ébranle le socle même de l’autonomie et risque de donner des idées à d’autres ministres de la République. Il gagnerait à suivre l’exemple de Serge Clair et à démissionner de l’Assemblée nationale et du conseil des ministres pour se consacrer exclusivement à un mandat régional.

Il est temps pour lui de comprendre que le destin de Rodrigues se façonne bien plus à Rodrigues et non à Port-Louis.

Renaud MARIE