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Cas d’école

24 février 2012, 08:57

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Une fiction d’abord.

Dans le roman Les hommes qui n’aimaient pas les femmes, première partie de la trilogie Millénium, de Stieg Larsson, apparaît à la page 237 l’avocat Nils Bjurman qui doit devenir le tuteur de la geek Lisbeth Salander. Il finira par la torturer et la violer. Mais avant de rencontrer Me Bjurman, Salander mène une enquête sur lui et parmi ses conclusions, figurent les commentaires suivants :  « Ses comptes étaient en ordre ; maître Bjurman était fortuné,disposant d''au moins 10 millions de couronnes. Il payait plus d'impôts que nécessaire, était membre de Greenpeace et d'Amnesty International et apparaissait comme donateur régulier à la Fondation pour le cœur et les poumons. Son nom était rarement apparu dans un média mais à plusieurs reprises il avait signé des pétitions soutenant des prisonniers politiques dans le Tiers Monde. » Pas mal pour un sociopathe doublé d’un psychopathe…

Un faits divers ensuite.

Ahmadaye Al Hassan était un ministre tchadien. Il a été démis de ses fonctions au début de cette semaine et accusé de corruption pour avoir détourné des centaines de milliers de dollars. Cet argent était destiné à un fonds pour, justement, la lutte anti-corruption.

Il faut dire qu’il était bien placé pour faire main basse sur cette somme : Ahmadaye Al Hassan était ministre de la Moralité et de la Bonne gouvernance. Comme quoi, il faut parfois dépister ce que cachent les titres ronflants …

Notre actualité politique bien locale, enfin.

Avec toute la gravité qu’on lui connaît pour nous faire de choses importantes pour notre mieux-vivre, Paul Bérenger nous annonce samedi dernier 18 février qu’il y avait une trêve politique « par respect pour le Maha Shivaratree ». Tout en évoquant les pertes accumulées d’Air Mauritius, attribuant la responsabilité à Ramgoolam et faisant l’impasse sur le renvoi brutal de Vijay Poonoosamy six mois après sa nomination en mars 2001 alors qu’il tentait de réagir contre des malversations.

Ce n’est pas de la compagnie nationale d’aviation qu’il s’agit ici, mais bien de la fameuse trêve politique. Tout comme les discussions sur la réforme électorale cachent traditionnellement les travaux d’approche entre travaillistes et mauves, les trêves de Bérenger ne servent qu’à mettre la pression sur le Premier ministre en attendant le fameux vote secret du comité central de son parti sur un éventuel et possiblement doubtful remake de 2000. De l’art de nous prendre pour des imbéciles…

Ces trois événements ne requièrent aucun commentaire. Sinon, qu’il ne faut pas se fier aux apparences et surtout de se méfier des hommes publics qui ne jurent que par leur rectitude morale…