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Azor : 40 ans déjà…

25 novembre 2011, 08:25

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Ainsi, paraît-il, le MMM est de nouveau pleinement un parti d’opposition, la preuve étant la pugnacité dont font preuve ses députés au Parlement lors de l’examen en comité des dotations budgétaires.

C’est très bien ainsi : le peuple les y a envoyés pour jouer ce rôle.
Même s’ils avaient peu à dire sur les propositions de Xavier Luc Duval, l’ennemi honni, le seul homme politique – hormis Gaëtan Duval soi-même — avec lequel les mauves n’ont jamais voulu s’associer jusqu’à présent.
Ce qui relève des restes du militantisme du début des années 1970.

Le 25 novembre 1971 succombait Joseph Christnel Adélaïde, plus connu comme Azor Adélaïde, victime collatérale des violentes frictions entre Mauves et Bleus.

Une tragédie qui allait provoquer des traumatismes indélébiles, y compris pour les proches des protagonistes PMSD de cette affaire. Dont des enfants qui n’avaient rien à faire avec ces procédés brutaux.

D’ailleurs, il ne subsiste quarante ans plus tard que ces drames intimes et un nom que l’on exhibe chaque 1er-Mai, à côté de celui de Fareed Muttur, autre figure emblématique du Panthéon mauve.

Il y a huit ans, la veuve d’Azor Adélaïde, Thérèse, racontait, dans un article de presse, comment ses enfants, Jocelyn, Marya et Floryse, ont dû porter cette douleur d’enterrer un père défiguré.

Plus tard, en 1976, le frère d’Azor Adélaïde fut exploité à la télévision pendant la campagne électorale, un procédé honteux qui n’a d’ailleurs provoqué que dégoût.

Bien plus tard encore, Anerood Jugnauth essaya de faire payer à Gaëtan Duval son départ du gouvernement, l’affaire se terminant par des tractations tout aussi honteuses.

Quarante ans après le meurtre d’Azor Adélaïde, que nous reste-t-il de cette époque que certains qualifient encore d’années de braise ?

Les Ramgoolam, Duval, Mohamed et Boolell sont toujours au pouvoir ; les Bérenger et Jugnauth sont toujours dans l’opposition (à quelques nuances près concernant ces derniers, père et fils) ; la classe ouvrière continue à trimer dur ; l’alcool fait toujours des ravages et le Law and Order a empiré…

Toutefois, depuis quarante ans, plus personne n’a plus osé tirer froidement sur un adversaire politique.

Pour cette raison, la mort d’Azor Adélaïde n’aura pas été inutile et ne devrait pas être oubliée.

Même si sa mémoire n’est honorée en ce 25 novembre que dans un billet d’opinion…