Comment ne pas se désespérer du niveau et de l’attitude affichés par certains de ces représentants du peuple depuis le début de cette session du parlement ? Il fut un temps où c’était vraiment un régal que d’aller écouter les déclamations de nos tribuns. On pourrait s’aventurer à dire que l’hémicycle était un lieu d’où l’on sortait avec la satisfaction d’avoir appris quelque chose.

Les débats étaient riches et très recherchés. Même la tranche réservée aux questions parlementaires, quoique animée comme toujours, était un moment très attendu par ceux qui suivaient le déroulement des travaux. Les interrogations, les unes plus percutantes que les autres et les réponses et autres réparties souvent teintées de doses d’humour faisaient le bonheur de l’audience. Pour la plupart, tout cela se déroulait dans un respect de la Chambre.

Evidemment, on avait droit aussi à des situations cocasses et même des dérapages de temps en temps, tant du côté de la majorité que du côté de l’opposition. Mais les choses arrivaient toujours à s’arranger.

Les quolibets étant de bonne guerre, personne ou presque ne s’en allait offusquée.

Aujourd’hui, force est de constater, mises à part certaines bonnes prestations, que les débats et interventions ont subi un nivellement vers le bas. Certaines interventions sont, pour dire le moins, peu recherchées et ne provoquent aucune réflexion ou analyse chez les observateurs qui suivent régulièrement les travaux de l’Assemblée. C’est surtout du côté de la majorité, plus précisément parmi l’exécutif, que la médiocrité, à quelques rares exceptions, devient plus palpable. Les balbutiements et tâtonnements sont légion. A tel enseigne que même le Premier ministre a eu à déplorer la qualité des prestations, encore que de temps en temps, lui aussi, il nous gratifie de ses envolées décousues, quand il est coincé.

Et ces claquements de table, les uns plus inopportuns pour ne point dire plus ridicules que les autres? Comme, par exemple, lors de la lecture du budget 2011, ces battements de table à l’annonce du retrait de certaines mesures mal inspirées imposées durant le dernier mandat et fortement applaudies par ces mêmes messieurs/dames de la majorité. Soit c’est de l’ignorance, soit c’est faire preuve d’hypocrisie à son niveau le plus primaire, soit encore c’est de l’arrogance collective, traitant toute la population comme des imbéciles ! Il a suffi que quelqu’un initie le roulement du tambour parlementaire pour que la meute majoritaire suive en diapason et devienne une cohorte de percussionnistes temporaires.

Mais le ridicule ne tue pas et il n’y a point de taxe sur de tels comportements ! Et pourtant le Premier ministre s’était enorgueilli de prendre à son compte les différents budgets présentés par son ancien ministre des Finances.

Pour revenir aux représentants du peuple, la seule façon susceptible de mettre ceux qui le méritent en valeur ou de forcer les autres à se prendre au sérieux serait de transmettre les travaux en direct à la télévision nationale. Le Premier ministre a déjà signifié son accord à cette proposition faite à maintes reprises par le député Bhagwan.

En attendant la mise en place technique d’une telle couverture des travaux, pourquoi ne pas les transmettre en direct à la radio sur une chaîne dédiée ?

Bientôt, le parlement sera de nouveau en vacances. Peut être cette période de vacances sera-t-elle utilisée par certains ministres et autres parlementaires pour faire une auto-analyse de leurs prestations ou de leur silence dans l’hémicycle et tirer les leçons qui s’imposent pour mieux représenter leurs mandants et la nation à la reprise l’année prochaine ?