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Apparences trompeuses ?

26 octobre 2013, 08:36

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S’il est vrai qu’on ne peut pas se baser sur une seule séance parlementaire ou quelques interprétations du ‘body language’ de nos élus pour tirer des conclusions hâtives, il ne faut pas non plus qu’on soit aveugle, encore moins sourd.

 

La rentrée parlementaire tant attendue révèle, d’une part, au-delà des rumeurs de la rue, un semblant de rapprochement entre le PTr et le MMM et, de l’autre, un décalage certain dans les rangs de l’opposition parlementaire. Ce qui amène notre journaliste Patrick St-Pierre à parler d’«opposition loyale» – c’est-à-dire une opposition qui est mal organisée, ne sachant sur quel pied danser. Cette impression a peut-être été renforcée par le retour triomphal d’un Paul Bérenger, visiblement de bonne humeur et en bonne santé, et pouffant même de rire au moment où Ramgoolam s’en prend violemment à Jugnauth junior.

 

En amont à ces travaux parlementaires relativement civilisés, le MSM avait déployé les grands moyens – et des autobus un peu partout à travers le pays – pour célébrer ses 30 ans d’existence, afin de prouver que le parti soleil était toujours capable de rayonner, peu importe son poids sur l’échiquier. L’objectif non avoué était de recentrer les projecteurs sur un Pravind Jugnauth éclipsé par sir Anerood et Paul Bérenger, les vieux moteurs du Remake. L’état-major du MSM a beau chanter sur toutes les antennes que l’opposition MMM-MSM va parler d’une seule voix au Parlement et ailleurs, les échos qui nous parviennent nous indiquent surtout le contraire. Précisément, la gêne serait le flou autour du leadership du MSM. Si le poids historique de sir Anerood est toujours considéré comme un ‘asset’ pour les mauves, en revanche, Pravind demeure, malgré ses combats contre l’enseignant du MITD et la carte d’identité, par exemple, un ‘liability’ certain. Il cultive une mauvaise image que ses conseillers arrivent difficilement à changer.

 

Sur le plan émotionnel, les mauves n’auraient toujours pas digéré son manque de respect vis-à-vis de leur leader historique (surtout quand il était ministre des Finances sous Ramgoolam), et voient mal un partage du poste premierministériel avec lui dans l’éventualité où sir Anerood est déclaré hors course en 2015.

 

Dernièrement, les remous dans le sillage de l’affaire Kross Border sont venus jeter un froid entre le MSM et le MMM. Dans cette affaire, il y a un mélange de manipulation, de gros sous, et de règlement de comptes. En attendant les débats autour du prochain budget qui pourraient nous donner un meilleur aperçu de l’état de santé du couple MMM-MSM en fonction des interventions des uns et des autres, le manque de suivi du leader de l’opposition sur trois dossiers majeurs (qu’il avait effleurés maladroitement) révèle son incapacité à trancher : l’affaire L’Amicale, l’Asset Recovery Act et Kross Border...