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Alliance : Qui sera le dindon de la farce ?

25 février 2010, 00:00

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Commentaire reçu sur l’article « Le Premier ministre déclare qu’il décidera d’une alliance électorale en temps et lieu »


En laissant planer le doute sur la possibilité d’une alliance MMM-Ptr, le PM se veut le maître de l’échiquier politique. En s’appropriant l’initiative de toute nouvelle configuration politique, il joue au fin stratège. En effet, la stratégie du PM est de faire croire aux deux principaux partis d’opposition (MMM et MSM) qu’il est disposé à envisager une alliance avec l’un ou l’autre sous certaines conditions.

Pendant qu’il mène des pourparlers avec l’un et l’autre, le PM oblige ses interlocuteurs du MMM et du MSM à cesser de l’attaquer en public en même temps qu’il laisse ses chiens d’attaque continuer à s’en prendre aux partis d’opposition chaque semaine. Après avoir réussi à semer la zizanie entre le MMM et le MSM au point d’en faire des ennemis irréconciliables, le PM a éliminé toute possibilité d’alliance MMM-MSM, la seule alternative crédible qui pouvait menacer son gouvernement.

Après son entrée au Parlement, le leader du MSM a joué à l’opposition loyale, ménageant le PM et concentrant ses tirs sur Sithanen. Il est coincé et n’a d’autre choix que de chercher une alliance avec le Ptr. Le MSM immobilisé, le PM a ensuite lancé son opération de charme en direction du MMM en permettant à des seconds couteaux de parler alliance. En effet, le PM a voulu démobiliser le MMM parce que ce parti a refait du terrain auprès de son électorat grâce à une campagne efficace sur l’insécurité, la corruption et la pauvreté.

Anesthésié par le docteur Ramgoolam, le MMM a mis en veilleuse ses critiques contre ce dernier pour s’attaquer uniquement au PMSD. Navin reste donc au-dessus de la mêlée et personne ne lui tient rigueur des problèmes qui relèvent directement de ses pouvoirs. Il joue au rassembleur, rassure le PMSD, prend son temps pour concrétiser toute nouvelle alliance et laisse les deux partis d’opposition se morfondre dans leurs rêves d’une nouvelle configuration politique ouvrant la route au pouvoir. A terme, le PM fixera son choix sur l’un ou l’autre. Il a des arguments politiques pour justifier n’importe quel scénario. Entre le MMM et le MSM, qui sera le dindon de la farce ? Les dés ne sont pas encore jetés.