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Aimée’s mumbo-jumbo

19 avril 2012, 08:45

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Lundi 16 avril, ceux qui en avaient le courage, et le loisir, furent conviés à un discours soporifique sur ce que le gouvernement voudrait nous faire avaler sur ses intentions pour les trois ans à venir.

Le lendemain quelques élus ruraux étaient contraints d’écouter un exposé sans nom de leur ministre de tutelle.

Ce mardi 17 avril, au siège du conseil de district de Rivière-Noire, le ministre des Collectivités locales, Hervé Aimée, a tenu un discours qui fera date. Espérons seulement que ses collègues travaillistes ne l’émuleront pas quand ils seront en manque d’arguments.

M. Aimée s’est donc amusé ce jour-là, alors qu’il s’adressait aux conseillers de district de Rivière-Noire, à traiter de parasites les citadins, leur reprochant de bouffer l’argent des contribuables.

Ce ministre des Collectivités locales s’est demandé pourquoi les habitants des régions rurales devraient continuer à payer pour les dépenses encourues dans les villes… Il déclare plus précisément : « Nous dépensons Rs 3 000 avec le Port-louisien. L’argent récolté des licences ne couvre que 37 % de ce budget. Le reste provient du Grant-in-Aid qui est l’argent des contribuables. »

Cela alors que, toujours selon Hervé Aimée, les dépenses pour chaque habitant de Rivière-Noire ne sont que de Rs 900.

Mais le plus beau restait à venir. Ce ministre de la République, unaware des mutations des zones rurales et urbaines de son pays, déclare : « Est-ce que vous trouvez que c’est normal que nous payions pour subventionner les gens de la ville ? Eux qui ont toutes les facilités telles que les hôpitaux, les universités, les centres récréatifs à portée de main. »

Pfiou… Là, ce n’est même plus de la démagogie.

Dans un plus grand pays, avec des tensions tribales ou régionales, Aimé aurait pu être assimilé à ces politiciens à tendance fasciste qui ne reculent devant rien pour s’assurer un soutien populaire.

En fait, les éructations d’Aimée, et c’est probablement le propre du politicien sans conviction s’adressant à un auditoire qui s’en fiche de ne rien comprendre, relèvent de ce que les Anglophones qualifient de mumbo-jumbo.

En l’occurrence, une expression qui dénote un raisonnement confus ou dénué de sens, des rites auxquels l’orateur ne croit pas.

Pis encore, quitte à donner raison à Paul Bérenger, cela sent la panique, la fin de règne quand ceux qui ont été trop longtemps au pouvoir perdent tout sens de la raison, sentant que le terrain devient glissant.

Cela présage bien des discours que ses camarades travaillistes risquent de proférer le 1er mai à l’adresse d’une foule mal réveillée songeant déjà aux deks de briani promis.