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Act of God

4 avril 2013, 12:54

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Act of God

Il a bon dos le bon dieu. Les dirigeants en profitent pour lui faire porter le chapeau de leurs propres manquements. Ainsi, pour ne pas assumer les erreurs humaines qui auraient conduit au drame de samedi dernier, les décideurs l’imputent à une force divine. La population, elle, devrait réclamer une réponse rationnelle aux questions qui se posent.

 

Il s’agit d’éviter l’horreur d’une nouvelle catastrophe. Revenons sur ce qui n’a pas marché. Un indice important est fourni par le directeur général de la station météo, Balraj Dunputh. Dans une déclaration faite à nos confrères de Radio Plus, mardi, il explique que «nous ti pensé li pou passe loin ek nous». Il est honnête le prévisionniste en chef. Il aurait pu se défausser sur une intervention mystique et affi rmer que celle-ci a subitement dévié le cours des nuages. Il a choisi plutôt d’admettre s’être trompé.

 

Pour minimiser les risques d’erreurs humaines, il faut que les prévisionnistes de Vacoas possèdent le savoir-faire. Une formation continue est indispensable pour ces scientifiques. La technologie évolue si vite que les connaissances acquises hier deviennent obsolètes demain.

 

Deuxième enseignement à tirer du post mortem effectué par Balraj Dunputh : Avec un radar Doppler, la station aurait disposé d’informations permettant d’estimer à l’avance le volume des précipitations. De plus, ce radar indique avec précision l’endroit où un phénomène météorologique violent va frapper. De telles données, livrées par un radar Doppler, auraient sans doute permis, samedi dernier, à la station de Vacoas d’avertir la population au moment opportun du danger qui guettait.

 

Finalement, c’est le Premier ministre lui-même qui lève le voile sur ce qui apparaît comme un dysfonctionnement du système. Dans une réponse donnée au parlement, mardi, il déclare que «a Special Crisis Committee of the National Disaster and Operations Coordination Committee was convened …The Committee met at 15.39 hours at the Abercrombie Barracks, Special Mobile Force». Or, à ce moment précis, le mal était déjà fait. Les plus fortes pluies se sont abattues entre 14h12 et 14h18.

 

Si la classe politique, majorité comme opposition, s’abstient pour une fois de marquer des points, elle peut réfléchir sur les mesures à prendre pour corriger les faiblesses démontrées samedi dernier.