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Accompagnement primordial

14 juillet 2011, 00:00

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Décision courageuse du ministre de la Pêche et de Rodrigues, la semaine dernière. Nicolas Von- Mally  envisage de bannir la pêche à la senne à Maurice et à Rodrigues. Une bonne décision qui va dans le sens d’une meilleure protection de nos lagons.

Au fait, depuis 1996, le gouvernement s’est orienté dans cette direction en proposant une compensation à ceux qui rendent volontairement leur permis de senne pour se reconvertir dans d’autres activités économiques. Suite à cette décision, sur une vingtaine de pêcheries qui exerçaient dans le lagon rodriguais, il ne reste que sept aujourd’hui en activité.

Ce serait sans doute utile d’évaluer les effets de l’annulation de ces permis sur l’écosystème marin. Avec plus de la moitié des pêcheries qui ont rendu leurs filets, est- ce qu’on observe moins de pressions sur le lagon? Les pêcheurs qui ont accepté ce plan,  ont reçu de l’argent, mais n’ont pas toujours eu l’accompagnement technique et humain pour se lancer dans d’autres activités économiques. Ce qui fait que certains ont continué la même activité, mais  illégalement.

A la lumière de l’expérience, on est en droit d’être sceptique par rapport à cette récente décision.  Elle ne servira à rien si elle n’est pas appuyée par d’autres mesures importantes pour décourager la fraude, et pour assurer un vrai accompagnement des pêcheurs reconvertis.

 Il faut d’abord durcir la loi et prévoir des peines plus sévères pour les éventuels fraudeurs. Les gardes-pêche corrompus qui sont souvent pointés du doigt pour être de connivence avec les fraudeurs doivent aussi être punis sévèrement. Par contre, ceux qui font leur travail avec conscience et qui ne reculent devant rien pour traquer les fraudeurs doivent être récompensés et encouragés.

 Bannir la pêche à la senne est une mesure importante qui  a des répercussions sur les habitudes, la culture, l’environnement et l’économie. Si elle est prise de manière isolée, elle ne sera qu’un coup d’épée dans l’eau.