Publicité

Sniffing et Agalega : Maneesh Gobin, le champion de l’anti-India Bashing ?

10 août 2022, 15:49

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Il ne rate aucune occasion pour lancer, tout comme son patron Pravind Jugnauth, des accusations d’India Bashing contre l’opposition. L’Attorney General qui se drape dernièrement dans ses habits indiens, s’interroge au sujet de l’intervention des techniciens indiens à Baie-du-Jacotet : «Quel est le problème de l’opposition avec l’Inde ? » Voilà, pour lui (et le Premier ministre), il n’est pas nécessaire de donner des explications aux questions de l’opposition mais de questionner à son tour les motivations qui se cacheraient derrière. On peut dire que cette accusation d’India Bashing pourrait être utile électoralement… Cependant, Maneesh Gobin n’a pas jugé bon de se demander quel est le problème de son Premier ministre avec les techniciens mauriciens que son boss a qualifiés de compétents mais a exclu du «survey». Du Mauritius Bashing ?

Le 30 juillet, au Sun Trust, rebelote. Maneesh Gobin s’en prend encore une fois à l’opposition, à Arvin Boolell plus précisément, concernant Agalega cette fois-ci. «Quel est son problème avec l’Inde ?» Pourtant, Boolell se défendait justement lors de la conférence du Parti travailliste la veille de faire de l’India Bashing, même s’il accusait certains titres de presse indiens de faire de la propagande. Accorder une partie du territoire mauricien, Agalega en l’occurrence, à une puissance étrangère, n’est-ce pas du Mauritius Bashing ?

Maneesh Gobin ou le Premier ministre n’ont pas fait, eux, du British ou American Bashing concernant les Chagos que ces derniers ne veulent pas quitter ? Bien sûr, le Premier ministre a traité les Anglais d’hypocrites mais, pas rancunier, il a rencontré et touché du coude Boris Johnson à Glasgow en novembre 2021 (puis à Kigali, en juin). Pour l’occasion, il a même offert d’autres terres au Britannique Martin Brage de Curzon Investments pour le projet d’urbanisation du Bouchon. Tout cela, en pleine participation à la COP26 ! N’est-ce pas du Mauritius Bashing, du Mahébourg Bashing ou de l’Environment Bashing ?

Et lorsque Bobby Hurreeram s’attaque à Huawei, en insinuant que la compagnie espionne pour le compte du gouvernement chinois, n’est-ce pas du China Bashing ? Non, car, électoralement, il n’y a pas de risque puisque la communauté sino-mauricienne ne représente que 1 % de la population locale. Heureusement que Sherry Singh peut difficilement être accusé de dénigrement systématique de l’Inde, vu son ascendance, sinon cela aurait été l’argument principal du gouvernement contre lui… Imaginez comment le débat aurait été dévié.

Le comble : lorsque le gouvernement n’a pas renouvelé en 2019 le contrat de Mangalore Refinery pour la fourniture du pétrole au profit de l’obscure compagnie Vitol Bahrain, n’était-ce pas de l’India Bashing ? Ce même Vitol Bahrain, que Yogida Sawmynaden connaît bien, nous avait fourni du carburant de mauvaise qualité et a eu droit à d’autres commandes malgré tout, sans passer par des appels d’offres. Et dire que si l’on avait continué à nous approvisionner en pétrole de Mangalore, peut-être l’aurions-nous payé moins cher, vu que la Grande péninsule achète le pétrole brut de la Russie pour en fournir même à des pays européens. * Mais cette décision, c’était pour d’autres motivations, plus terre à terre. Le «bashing», lui, est l’argument quand on n’en a pas.

* https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/comment-le-petrolerusse-arrivera-en-europe-en-passant-parlinde-1415585