Publicité

Come undone

8 août 2022, 09:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Come undone

Intense  semaine pour les opposants au régime Jugnauth. Cela avait pourtant bien démarré avec un Sherry Singh (SS) enthousiaste, après ses sorties médiatiques, prêt à entamer sereinement, malgré les tracasseries policières, une nouvelle série de pèlerinages médiatisés, cette fois-ci auprès des dirigeants politiques. Ayant fait son homework, il a choisi de commencer par l’ancien PM, Navin Ramgoolam (considéré par Lakwizinn comme l’ennemi numéro Un). Puis Sherry Singh a rencontré le leader de l’opposition, et ensuite (par pure provocation ?) Bruneau Laurette, avant de se rendre compte que les dirigeants politiques sont des spécimens à l’ego surdimensionné qui n’apprécient pas qu’on puisse leur faire de l’ombre ou dicter leur agenda.

Ainsi, la rencontre entre SS et le leader du MMM et d’autres dirigeants n’ont pas eu lieu, ou s’ils ont eu lieu, n’ont pas été médiatisés, ou peut-être que cela s’est fait sur WhatsApp ou Signal. La série Singh and the Jurassic Park a connu une fin brusque.

Au lieu de dégager un consensus et/ ou d’arrêter une date commune pour une marche de protestation élargie contre le gouvernement, il y a eu des secousses au sein des oppositions éparpillées. À défaut d’avoir su cimenter, Singh a fragmenté davantage l’opposition. Et à ce jour, personne ne sait s’il y aura une tentative de revival de la marche historique du 29 août 2020 à Port-Louis, quand plus de 75 000 personnes avaient crié à l’unisson : Bour zot déor !

Deux ans plus tard, alors que le rasle-bol est encore plus manifeste, les acteurs de l’opposition (parlementaire, extra-parlementaire) et de la société civile pourront-ils organiser une marche d’ici fin août ? Pourquoi est-ce si compliqué de tomber d’accord sur un lieu, une date, une heure, un seul agenda ?

Pour sa part, depuis les manifs Wakashio, le gouvernement ne s’est pas laissé faire, en activant des contre-feux socioculturels. En dépit de nombreux scandales et d’une économie fragilisée, il s’accroche de manière désespérée à l’hôtel du gouvernement. Mais il se console en regardant venir des oppositions dispersées, incapables de se mettre debout, ensemble, sur deux jambes.

Les crises d’ego des principaux acteurs dans l’opposition empêchent l’émergence d’une force commune, capable de surfer ensemble sur la vague que Sherry Singh a déclenchée à Baie-du-Jacotet, dans l’espoir qu’elle puisse se transformer en un tsunami politique, capable de moraliser la vie publique.

Écarté par Navin Ramgoolam (qui a choisi de rencontrer XLD et Bérenger à deux reprises à la rue Desforges), Roshi Bhadain a confié son avenir politique à un peu plus de 400 délégués du Reform Party, qui ont opté pour que leur leader se présente comme Premier ministre, au lieu de travailler sous un autre leader. Voilà de quoi faire imploser l’Entente de l’Espoir dont deux des principaux dirigeants ne cachent pas leur attirance grandissante pour Navin Ramgoolam, qu’ils trouvent aujourd’hui bien plus sexy électoralement que l’effacé et usé Nando Bodha ou l’ambitieux Roshi Bhadain. Exclu d’une alliance PTr-MMM-PMSD (35/15/10), Bhadain pourrait alors «join forces» avec le duo Sherry Singh-Bruneau Laurette.