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The Money-Making Machine

17 avril 2021, 07:38

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Deux faits rapportés dans l’express ces deniers jours viennent confirmer l’implacable détermination de LaKwizinn de tirer le maximum de bénéfices de son contrôle de plus en plus prononcé sur les institutions financières de l’État. 

Ainsi, l’express a annoncé la nomination sans appel au préalable de candidatures d’un certain Roshan Boodhoo comme Deputy CEO du groupe SBM. Ce poste vient d’être créé. Un peu comme la fabrication d’un nouveau poste qui a permis au Mouvement socialiste militant (MSM) de placer Sandhya Boygah à la tête du Mauritius Standards Bureau (MSB). Ce Boodhoo qui apparemment touchera un salaire mensuel de Rs 1,3 million agira dans les faits comme le no.1 du groupe SBM puisque le titulaire, le Britannique Andrew Bainbridge, est parti depuis août 2019. 

Pour mieux comprendre la mainmise de LaKwizinn sur le groupe SBM, il faudrait souligner le fait que son Chairman n’est autre que Sattar Hajee Abdoula, qui aussi le clan a confié la destinée d’Air Mauritius, une compagnie disposant d’atouts valant plusieurs milliards de roupies. 

L’autre élément qui vient encore consolider la mainmise politique sur la gestion des ressources financières de l’État aura été la création de la New Social Living Development Ltd (NSLDL), une compagnie privée subsidiaire émanant de la National Housing Development Co. Ltd (NHDC). La nouvelle compagnie aura pour président et directeur-général un fonctionnaire. 

Le fait de confier à des fonctionnaires la gestion d’une compagnie montée par le gouvernement fait partie d’une stratégie qui a permis à LaKwizinn de contrôler des entités étatiques. Tel a été le cas avec la State Trading Corporation (STC) dont la majorité des membres du conseil d’administration sont des fonctionnaires. Le Chairman est un nominé politique venu du sérail. On a appris durant les travaux de l’enquête sur la mort de Soopramanien Kistnen comment la STC était la principale animatrice d’un festival de contrats alloués à des protégés politiques dans le cadre des acquisitions liées au Covid-19. Malgré la détermination du nouveau ministre du Commerce, Soodesh Callichurn, de nommer un nouveau conseil d’administration à la STC, le dernier mot est revenu à LaKwizinn. Le conseil est resté indéboulonnable. 

La nouvelle compagnie de construction NSLDL, qui porte un nom très socialisant et politiquement correct avec les termes living, aura pour tâche de construire 12 000 logements sociaux au coût de plusieurs milliards. Puisque les commissions constituent un élément fondamental dans l’exercice d’octroi des contrats, on peut imaginer les sommes colossales qui seront mises en jeu. Puisque la NSLDL fonctionnera comme une compagnie privée, elle n’aura de compte à rendre à personne, ni au Parlement, ni au directeur de l’Audit. 

Tout en se faisant maître inégalable dans l’art de faire bouger des fonds, le MSM continue de démontrer en même temps son immense capacité à dominer la scène politique. Son ascendant est assuré davantage par le virus Bodha, qui vient diviser encore les rangs de l’opposition, en créant des différends de plus en plus irréconciliables entre le Parti travailliste et le Mouvement militant mauricien. 

Le MSM est donc bien parti pour remporter les élections de 2024 et possiblement celles de 2028 aussi sur la base de la dispersion dans les rangs de l’opposition, ses assises certaines dans la Hindu-belt et son emprise sur les senior citizens. Mais en sus de fonctionner comme un redoutable outil politique, LaKwizinn n’a rien à prouver comme money-making machine (MMM) tournant à plein régime, se créant des opportunités d’exploitation après opportunités.