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Autoritarisme né sous X

7 janvier 2021, 11:41

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Ce glissement d’un Etat de droit à une République en perte de vitesse démocratique s’est fait sournoisement. Aurait-on dû le voir venir, le sentir ? Ce jeudi 7 janvier 2021 on se lève un peu groggy de ce nouvel uppercut infligé par l’Etat lui-même à la démocratie ! La liberté de circulation du citoyen mauricien a été rabotée en un après-midi par un circulaire de la Police Act, section 181 interdisant et/ou contrôlant tout mouvement dans la périphérie du tribunal ou se présentera aujourd’hui dans le box des accusés, un ministre de la République, pour répondre à une accusation d’emploi fictif entre autres. Restons modéré !

Au mépris du droit de circuler librement dans les rues autour du tribunal, en plein cœur de la capitale, au mépris du droit de savoir (le procès n’étant pas instruit à huis clos dans ce cas-ci), l’Etat pose son contrôle aujourd’hui entre 9h et 13h sur tout citoyen mauricien qui voudrait marcher ou rouler dans un périmètre élargit défini par la police nationale. Cela ressemble fortement à une réaction désemparée d’un régime prêt à tout pour garder le pouvoir. C’est à ce seul prix que ceux qui sont censés être des hommes et des femmes d’état favorisent un cordon nauséabond autour d’un des leurs !  Tous autant qu’ils sont : cette vieille garde de la politique dont le peuple ne veut plus, et pire, ces jeunes loups entrés au soir d’une élection dans l’arène politique, qui aujourd’hui cautionnent sans ciller cet acte qui vise à asphyxier chaque jour un peu plus notre démocratie. 

2021 s’ouvre avec une affirmation de l’opacité du pouvoir sous nos tropiques sans la moindre réaction de nos compatriotes.

Comment le leur reprocher ? Les mauriciens sont saturés de scandales ! Nous buvons jusqu’à la lie cette coupe débordante et ô combien nauséabonde sans pouvoir imaginer la dissidence. Nous avons trempé nos lèvres, tous autant que nous sommes, dans cette coupe en renonçant, pour la majorité d’entre nous, à notre espace politique, en acceptant pour une minorité des compromis qui ne servent que l’intérêt personnel. 

Comment assister à l’assèchement de notre République mise en œuvre par le népotisme et le clientélisme de sa classe dirigeante ? 

Réagir c’est aussi prendre les armes politiques ! Et l’armée derrière, est-elle fantomatique dans ce combat ? 

On me reprochera sûrement de dire que des choses communes et de n’avoir que des idées chimériques. Condorcet disait « en effet rien n’est plus commun que les maximes de l’humanité et de la justice ; rien n’est plus chimérique que de proposer aux hommes d’y conformer leur conduite. »

La démocratie nous donne finalement peu de certitudes !