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Que cachent nos monarques élus...

30 septembre 2020, 08:03

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Retenez bien leurs prénom et nom : Russ Buettner, Susanne Craig et Mike McIntire. Ils sont journalistes au New York Times et viennent de publier ce que l’un des hommes les plus puissants du monde, en l’occurrence Donald Trump, refusait systématique- ment, tel un monarque élu, de rendre public : ses impôts ! Pourtant tous les présidents US, avant Trump, avaient joué la carte de la transparence en communiquant leurs données fiscales.

Ces révélations journalistiques, qui viennent confirmer la face cachée du magnat de l’immobilier, pétri de mythes, devenu, en 2016, le 45e président des États-Unis, arrivent au pire moment pour Trump. Nous sommes à une trentaine de jours de l’élection présidentielle US, dans laquelle Trump se retrouvait déjà en ballotage défavorable face à Joe Biden (avant leur face-à-face télévisé) – grandement à cause de sa gestion calamiteuse du coronavirus et des tensions ethniques qui polarisent les States.

D’abord, regardons de plus près ce que nous apprennent nos confrères Buettner, Craig et McIntire…

«The Times obtained Donald Trump’s tax information extending over more than two decades, revealing struggling properties, vast write-offs, an audit battle and hundreds of millions in debt coming due.

Donald J. Trump paid $750 in federal income taxes the year he won the presidency. In his first year in the White House, he paid another $750.

He had paid no income taxes at all in 10 of the previous 15 years — largely because he reported losing much more money than he made.»

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Avec son enquête «explosive», le New Tork Times vient «ébranler Washington, DC», titre, pour sa part, le Washington Post. Dans le giron des journalistes, le refus catégorique de Donald Trump de révéler ses données fiscales avait fait jusqu’ici de ses fiches d’impôts «les documents les plus recherchés de l’histoire récente» – un peu, comme chez nous, on attend tous de voir le contrat entre l’Inde et Maurice par rapport à Agalega, ou plus dernièrement, les contrats liés à l’affaire Angus Road, à Vacoas.

Toutes proportions gardées, Trump aux États-Unis, comme Jugnauth Jr à Maurice, pense qu’il n’a de comptes à rendre à personne. Qu’il est un monarque au-dessus de nous, communs des mortels, qui vivons sous son autorité morale.

«Mes mains sont propres. J’aide mon pays. Tout ce que l’on dit contre moi relève du Fake News. Les journalistes ne sont pas crédibles», devient alors le leitmotiv des dirigeants comme Trump ou Jugnauth Jr.

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Si Donald Trump va bientôt faire face à l’électorat, chez nous, il reste encore quatre ans – sur papier – pour que Pravind Jugnauth achève son mandat. À moins que des documents compromettants ne viennent tout remettre en question avant cela. Un peu comme cela a été le cas pour Ravi Yerrigadoo, Ameenah Gurib-Fakim, Showkutally Soodhun, et plus récemment Ivan Collendavelloo, dont le silence depuis son éviction du cabinet surprend beaucoup.

En nous renvoyant systématiquement vers l’ICAC, le Premier ministre, dans l’affaire Angus Road, ne convainc pas grand monde. Primo, c’est lui qui a nommé le patron de l’ICAC sans consultation aucune. Deuxio, tout le monde se souvient de la volte-face de la commission anticorruption dans l’affaire MedPoint; l’ICAC étant passée de procureur en cour intermédiaire à défenseur de l’accusé Jugnauth devant le Privy Council de Londres…