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Merci de nous traîner devant la justice

25 juillet 2020, 07:19

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Alors que la rue, la Toile et les lecteurs saluent le courage de l’express d’avoir mis fin aux rumeurs relatives au retour, in extremis, des proches du Premier ministre, le 18 mars, ne voilà-t-il pas que Kobita et Pravind Jugnauth s’en prennent à nous, en utilisant la Hindu House et la MBC. En nous traitant de «lâche», on comprend que la défense premierministérielle est basée uniquement sur l’émotion, et non pas sur la raison ou les faits. Pas de rectificatif, corrigendum ou de mise au point possible ? Par rapport à tout ce que l’on a dit… et qui a provoqué un tollé au sein de l’opinion publique. Pourquoi ?

C’est pour cela que nous accueillons, avec soulagement et bonheur, le désir des Jugnauth de recourir à la justice afin de confirmer nos Documentary Evidences par rapport à la mise en quarantaine des personnes rentrant de l’Europe durant cette période – et non pas à la fermeture des frontières. La nuance est importante, et comme vos services de communication sont devenus muets, espérons que vous aurez le courage d’aller jusqu’au bout de vos menaces. La justice, avec la presse, demeurant le dernier rempart contre les forces dynastiques, l’absolutisme, et les milliards.

Car en Cour, à défaut d’une Freedom of Information Act tant promise, l’express et le grand public pourront, enfin, avoir des éléments de réponse par rapport à la gestion de la crise sanitaire par le PM et les autres ministres. Nos nombreuses questions à la Santé et au PMO sont restées lettres mortes.

Nous sommes sincèrement heureux d’aller en Cour car c’est nettement mieux que d’être cueillis, à l’aube, par une police qui serait sous le contrôle des politiciens, surtout quand ils sont revanchards. Pour avoir vécu, plus d’une fois, des descentes ou perquisitions policières, l’expérience est bien plus amère et sommaire. Puisque cela relève de l’intimidation, comme c’est actuellement le cas avec l’arrestation des internautes, qui auraient abusé de leur liberté d’expression sur Facebook. En amendant l’ICT Act, le pouvoir veut confisquer l’humour, certes souvent salace, des Mauriciens.

Sous le couvert d’une volonté noble de protéger les innocents sur les réseaux sociaux, il est clair aujourd’hui que le gouvernement de Pravind Jugnauth (avec ses Koonjoo-Shah et Diolle) tente de contrôler la masse d’informations qui se crée hors de son emprise : par exemple par les journalistes de La Sentinelle et tous ces autres citoyens libres, ayant l’esprit critique, le sens de l’humour (qui est à géométrie variable) et un idéal républicain, comme le couple Ruhomaully ou Shameem Korimbocus – qui, heureusement, n’a pas subi, à Dubaï, le même sort qu’un Jamal Khashoggi. Il faut souligner que l’amendement à l’ICT Act, en novembre 2018, qui viole la liberté constitutionnelle d’expression, avait été fait dans un contexte préélectoral, afin d’empêcher le public de se livrer à des clips satiriques de la même nature que ceux que la défunte alliance Lepep avait réalisés en 2014, lors de la vague Viré Mam. Depuis, tout a déviré anbalao : principes, promesses, manifeste, etc. Et aujourd’hui, les commentaires qui «agacent» le régime sont en (première) ligne ! 

*** 

«C’est moi qui suis dans l’arène, pas ma famille.» Cela sonne comme du déjà trop entendu de la part de Pravind Jugnauth. C’est un peu ironique pour quelqu’un qui a hérité d’un parti politique et d’une fortune de son père. Tout est imbriqué dans la tête du Premier ministre. Nous n’avons jamais fait d’amalgame. C’est le Premier ministre qui a été critiqué, pas l’époux, pas le papa, encore moins le propriétaire de la MBC. Nous ne sommes pas du genre à attaquer les pères de famille par rapport aux enfants, surtout s’ils sont mineurs. Chacun doit, en effet, se regarder dans le miroir et faire son examen de conscience… n’est-ce pas ?