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Ressaisissons-nous, combattons ensemble !

22 mars 2020, 10:16

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Ressaisissons-nous, combattons ensemble !

De O cas à 3, pour passer ensuite à 7, 12, 14 (au samedi 21 mars) et nous voilà devant un premier décèjours. Un mort qui d’ailleurs n’était pas parmi les patients potentiels porteurs du virus. Une information qui donne froid dans le dos quand l’on sait que le premier  test pour déceler le Covid-19 sur ce patient s’est avéré négatif, selon les dires du Dr Gujadhur hier en conférence de presse.

C’est à se demander s’il y a d’autres tests effectués dont les résultats peuvent changer par la suite. Difficile de le savoir. Par contre, ce que l’on sait, c’est que malheureusement, les chiffres vont croître avec la probabilité d’autres décès. Ce n’est pas de la fiction. C’est la logique de la loi du coronavirus. C’est désespérant mais c’est ainsi. Nous ne sommes plus dans la menace, mais dans la réalité, aussi cauchemardesque et désespérante qu’elle soit.

D’où l’importance de se ressaisir en ces temps pénibles. D’où l’urgence de prendre la mesure de ce qui nous arrive. Parce que l’heure est grave. Le danger est parmi nous. Il y va de la santé de nos enfants, de nos familles, de tous ceux que nous aimons, de nous tous en général. Et ce sont nos comportements qui détermineront soit notre perte, soit notre victoire sur le virus ennemi.

Certes, on peut comprendre que les Mauriciens sont pris par surprise, que notre choc collectif donne des insomnies et que, désormais, nous devons compter avec les mots confinement et lockdown dans notre vocabulaire. Mais de là à adopter une attitude nonchalante en se rendant à la plage, en allant en masse aux supermarchés, en se promenant tranquillement dans les foires et faire comme si de rien n’était, c’est tout simplement inadmissible et condamnable.

Même si l’on peut comprendre que tout ce cafouillage vient aussi d’un gouvernement dont la communication s’est révélée catastrophique. L’impréparation du premier discours du chef du gouvernement annonçant les trois cas avérés, le manque de considération envers les Mauriciens qui attendaient impatiemment les informations qui allaient être données, l’amateurisme avec lequel il s’est adressé à la population sont des erreurs incompréhensibles.

Pravind Jugnauth a donné l’impression qu’il était lui-même le premier dépassé par les événements. Sans compter qu’il a ridiculisé son ministre de la Santé en venant annoncer le contraire de ce qui était dit plus tôt par celui-ci, qui niait l’existence des cas. Dans une situation pareille, on s’attend  qu’on nous dise la vérité, que le gouvernement joue la transparence et que la crise soit maîtrisée pour ne pas laisser se propager les fausses nouvelles.

Or, on peine à comprendre comment le chef du gouvernement est venu annoncer trois cas avérés sans avoir un plan d’attaque à portée de main. Le Premier ministre a laissé ce soir-là une population dans l’angoisse, perdue, avec de nombreuses questions dont la plus importante était si les écoles seraient ouvertes ou pas. Plus grave, là où on attendait que la ministre de l’Éducation nous informe sur les décisions, c’est à son attaché de presse qu’on a eu droit pour éteindre le feu de la colère et annoncer la fermeture de tous les établissements scolaires.

La même confusion allait régner le lendemain quand une conférence de presse prévue pour 14h30 allait se transformer en un message à la nation de longues heures plus tard avec l’annonce du confinement dès 6 heures, vendredi matin. Ce qui a débouché sur l’assaut des commerces et des longues files dans les pharmacies. Comment rester confiné pendant 15 jours si on n’a pas fait son stock de denrées et de médicaments, se demandent certains ?

Mais depuis tout ce désordre, heureusement, le gouvernement s’est ressaisi et un National Communication Committee a été institué pour faire des points réguliers sur la situation. Cette décision est salutaire en cette période épouvantable de notre histoire où il est nécessaire que tous, gouvernement, opposition et citoyens se tiennent ensemble pour combattre. L’ennemi est vis-à-vis et la guerre est contre le virus, pas entre nous.

Dans cette fatalité qui nous tombe dessus, réalisons notre chance. Celle de pouvoir apprendre des autres pays qui sont passés par là et qui vivent toujours à l’heure de cette affreuse expérience. Il a été prouvé que pour l’heure, notre seule option est le confinement. Puisqu’on n’en a pas d’autres, faisons-le. Soyons disciplinés et non irresponsables. Restons chez nous et combattons ensemble !