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Politique: Quel moule pour 2020 ?

8 janvier 2020, 09:28

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Que nous réserve cette nouvelle année ? À bien voir, l’an 2020 commence comme 2019 s’est terminé.

La volatilité des marchés mondiaux perdure avec des dents de scie bien plus prononcées. Les pundits de l’économie ont bien du mal à prendre position et faire des prédictions comme ils savent le faire et s’y aventurent aisément. Pourtant, ils observent et fort probablement, comme c’est souvent le cas ces temps-ci, ils feront des analyses post-événements. Toutefois, il n’est pas exclu que le système mondial plonge dans une récession malgré une fin d’année timidement positive. La Chine qui a dicté le cours des choses continuera, nul doute, à influencer l’économie mondiale, et pas que pour cette année seulement.

Le leader du monde libre continue à tweeter à tout bout de champ, probablement le seul exercice qu’il maîtrise à merveille, ses tweets faisant autant sourire que démontrant sa prouesse à pondre des bêtises mais avec une conviction inouïe bien propre à lui. Depuis trois ans il se cache derrière la puissance que lui confèrent son fauteuil présidentiel et la position de superpuissance de son pays. Il gaffe autant qu’il ment, au fait, à tel point, que mêmes ses partenaires les plus fidèles, voire son propre camp, n’hésitent pas à dire qu’il ment comme il respire. Et ça va continuer de plus belle. Jusqu’ici sa politique n’a été que démanteler tout ce que son prédécesseur avait établi que ce soit localement ou dans le domaine international. Avec lui, pas de quartier à quelconque responsabilité collective sur le plan mondial. Il décide et les autres doivent suivre, sinon gare à la porcelaine familiale ! Mais ses déboires du moment affaiblissent sa posture agressive et le rendent quelque peu vulnérable devant le processus de destitution qui est suspendu sur sa tête comme une épée de Damoclès. Est-ce qu’il tiendra le coup jusqu’aux élections présidentielles en fin d’année, d’autant plus que Hillary Clinton risque de se jeter dans l’arène avec plusieurs tirs à son arc cette fois-ci ?

L’autre blond n’est pas en reste. Le mensonge lui colle aussi comme sa paire de gants hivernale. Son pays montre de plus en plus de signes de désintégration, certaines parties du pays à qui l’on doive l’appellation «United» faisant montre d’une audacité retrouvée dans leur revendication séparatiste. La transition que connaîtra son pays durant les douze prochains mois à partir de son divorce de l’Union européenne, qui sera consommé ce 31 janvier, ne présage nullement une traversée tranquille du fleuve. Et avec le dossier Chagos que son gouvernement continue à gérer de façon cavalière, faisant fi du droit international, aux résolutions onusiennes, au prononcé de la Cour internationale de justice, il rapproche son pays davantage du statut d’État ‘paria’. Avec pareil comportement et désinvolture, quel droit moral aura son pays de siéger, y débattre des questions sécuritaires et prendre des décisions statutaires au sein du Conseil de sécurité de l’ONU? Est-ce l’adage : ‘Fais ce que je dis et non ce que je fais’ qui prime- ra ? Oh la perfidie de la blonde Albion !

D’autre part, la Chine et l’Inde continuent à étendre leur influence dans notre région. Les manœuvres se font quasi ouvertement. Malgré leurs propres soucis internes qui ne s’amenuiseront pas de sitôt, la compétition se fera sentir de plus belle. La Chine donne des soucis majeurs à l’Occident à n’en point douter. Huawei et sa technologie de pointe font frémir plus d’un. Ce n’est plus le grand frère américain qui surveille mais plutôt le frère jaune qui contrôle avec la complaisance de plusieurs gouvernements, le nôtre inclus. De son côté, la Corée du Nord continue à taquiner l’Occident, plus particulièrement les États-Unis, en procédant régulièrement à des essais nucléaires. L’on se souviendra que l’essai du 3 septembre 2017 était, d’après Bob Woodward dans son livre ‘Fear’, 17 fois plus puissant que la bombe qui avait détruit Hiroshima en 1945 !

Le gros pavé dans la mare que viennent de jeter les États-Unis en supprimant le général iranien Soleimani soulèvera certainement des vagues au-delà de la région concernée. La tension augmente et les effets sur le cours du pétrole se font déjà sentir. Toute cette région est sous danger imminent de conflagration. L’Iran a dé- jà fait savoir qu’il n’est plus concerné par les accords de 2015 sur le nucléaire, lequel accord que les États-Unis ont d’ailleurs renié. La réaction des partenaires européens n’a été que timide jusqu’ici, appelant à la retenue, recours diplomatique quand on ne peut ou on ne veut prendre position. Ce qui leur a valu une remontrance de Washington. Et voilà que le président américain menace de prendre pour cibles les sites culturels de l’Iran si celui-ci ose réagir à l’assassinat du général iranien. Si cela s’avérait, quelle différence y aurait-il avec les agissements des Talibans en Afghanistan, tant décriés de par le monde, quand des édifices millénaires avaient été détruits ?

Dame Nature ira en punissant. Inondations, incendies, effondrement des glaciers, réchauffement planétaire, montée des océans, érosions...tout y passera. Et cela à cause de l’insouciance continue de l’être humain. Nous vivons un déni des faits et les dirigeants des pays les plus à même de prendre des actions correctives font montre d’une nonchalance irréfléchie et irritante avec des conséquences planétaires effrayantes. Et dire que ce sont ceux-là qui polluent le plus. COP25 à Madrid n’aura été qu’une conférence de plus. Est-ce que Glasgow où se tiendra la COP26 nous apportera plus d’espoir ? Ce n’est pas gagné d’avance ! Même si cette année on célébrera les 75 ans d’existence de l’Organisation des Nations unies dont toutes les instances crient à une restructuration en profondeur. Alors donc, est-ce qu’il nous faut appréhender cette année ? Pourtant, les solutions se trouvent entre nos mains. Il suffit de laisser de côté cet égoïsme qui caractérise notre monde pour que nous puissions dire que nous avons tout fait pour remettre notre monde sur les bons rails et éviter une catastrophe certaine.

À digérer lentement et bonne année.