Publicité

#J-5 Huit mesures (vraiment) prioritaires

2 novembre 2019, 07:21

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Bien bien jolis vos brochures-programmes sur le papier glacé ou en version PDF, tout en couleur, avec des photos haute définition, et en langage racoleur. C’est de la com ou réclame bien faite, comme pour vendre des voitures d’occasion, retapées. Qui ressemblent, sous les projecteurs, à du neuf.

Clairement, vous voulez gagner notre argent. Quitte à couper le pays en tranches et à ruiner notre économie avec l’inflation de votre démagogie et populisme.

Mais, sur le fond, les rédacteurs de manifestes électoraux ou de mesures dites prioritaires, savent fort bien qu’il ne faut pas croire une ligne des promesses qui restent souvent que des promesses, une fois les élections gagnées ou perdues. La parole du politicien n’a d’égale que la conjoncture du moment – et ce moment ou ce script est éphémère. Le soir, vers 19 heures, il peut affectueusement vous glisser une tranche de gato-lakrem-sokola dans votre bouche, mais une heure après, il peut embrasser le diable, avec qui il pactise. Et, bien sûr, la mort s’ensuivra, enterrant les projets de société, les réformes constitutionnelles, les promesses d’un pays autre, moins sale, plus moderne, plus ceci, moins cela. Il peut aussi se réincarner en traffic light (ou robot); clignotant au rouge le matin avant de passer à l’orange… et puis au vert (pourquoi pas si Gooljaury y est).

Durant 25 ans de carrière, si je suis devenu blasé comme plus d’un électeur sur deux, ce n’est certainement pas par faute d’y avoir cru, mais je ne peux plus compter le nombre de fois (si je rassemblais tous mes carnets de notes) où j’ai entendu Paul Bérenger dire du mal des Jugnauth et des Ramgoolam, pour, après, se glisser, sur la pointe des pieux, plus d’une fois, dans leur lit, au nom de l’intérêt supérieur du pays, pour éviter que la nation ne s’embrase socialement, économiquement, culturellement, etc. Pour pouvoir appliquer le manifeste plébiscité, il faut oublier qui est le «petit crétin» ou le «grand jouisseur»; il faut aussi tantôt défendre tantôt descendre Soornack.

Of course ! On peut dire autant des Jugnauth sur Ramgoolam et Bérenger – tantôt ils sont utiles, tantôt inutiles et répugnants. Et de Ramgoolam sur Bérenger : en 1995, il réédite un 60-0 grâce aux Mauves, mais les vire deux ans plus tard. Et vous vouliez qu’en 2014, l’électorat vous accorde un autre 60-0 ? Il faut vraiment prendre les Mauriciens pour des demeurés... Le couple Ramgoolam-Jugnauth, ou Jugnauth- Ramgoolam est aussi du déjà-vu.

Toutes les permutations ont été essayées dans le kama sutra politique mauricien. Même le MMM s’est déjà frotté au PMSD (mais sans Duval, à l’époque de Maurice Allet). Alors, venir clamer sa différence est presque une farce aujourd’hui, sauf pour la jeune génération. Les idéologies, les thèmes et les mesures se ressemblent comme trois gouttes d’eau– c’est normal quand on a tous bu la même soupe, dans laquelle on a craché à un moment ou à un autre.

Voici donc huit mesures – pourquoi en promettre 20 car l’on ne peut manifestement pas les tenir toutes – que vous ne retrouverez pas ailleurs – et qui sont pourtant nécessaires pour un vrai changement de paradigme, pas une rupture de pacotille, ou encore une promesse en l’air.

Préambule

1. Je suis un Mauricien et je peux me porter candidat dans n’importe quelle circonscription du pays – si j’arrive à passer le test préliminaire des électeurs de la circonscription dans laquelle je vis. Je ne dépends pas du leader, mais des citoyens de mon quartier.

2. Si je suis candidat, aucun autre membre de ma famille, de ma paroisse ou kovil, de ma loge ou club-service ne peut l’être concomitamment. À chacun son tour, à chacun sa chance. Les dynasties partent avec un handicap, comme les cracks au Champ-de-Mars...

Gouvernance

3. Réduire drastiquement le nombre, les salaires, per diem, cylindrées des voitures, des députés et ministres. Voitures électriques pour les 21 députés de Maurice (20 par circonscriptions rééquilibrées et 1 pour Rodrigues, Agalega et Chagos). Pour circuler à Port-Louis, bicyclettes électriques recommandées pour ministres et gardes du corps.

4. Le Premier ministre, les ministres et les députés n’ont droit qu’à deux mandats. Et puis basta ! S’ils veulent toujours aider, comme dinosaures, alors qu’ils fassent du social qui sera payé en remerciements et en décorations citoyennes (contre la drogue, la corruption, la pollution et l’environnement insalubre, les énergies fossiles, la surpêche... il y a de quoi les occuper tous !)

5. Laissez la chance aux jeunes. L’âge de la retraite doit être étendu aux politiciens. À cet âge, certains feraient mieux de s’occuper de leur jardin bio ou de leurs petits-enfants à qui ils peuvent enseigner l’histoire du pays.

Écologie

6. Créer un ministère du changement climatique.

Agriculture

7. Remplacer la moitié des cultures sous canne par des plantations de cannabis afin de se joindre à l'élite mondiale qui se penche sur les bienfaits du cannabis médicinal.

Opportunité

8. Créer un réseau dynamique de tous les Mauriciens faisant partie de la diaspora afin d'enrichir notre capital humain...