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Visite papale: 1989, je me souviens…

4 septembre 2019, 08:37

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Il y a trente ans exactement, Jean Paul II visitait notre île. Même un adolescent de 14 ans en Form III au collège St Mary’s de la rue Ambrose de Rose-Hill se souvient.

À travers le pays, chacun connaissait l’effervescence. Peu importait la communauté, tous les collégiens voyaient dans cette venue un évènement extraordinaire. L’évènement de l’année.

Je me souviens, malgré les enjeux cruciaux de la Form III sur notre avenir, que la toge blanche, l’anneau papal et l’aura sans pareille du Pape happaient l’ensemble de nos attentions.

Les plus chanceux parmi nous étaient choisis pour aller représenter une callisthénie au stade de Rose-Hill, aujourd’hui stade sir Gaëtan Duval. Des répétitions durant les heures de classe et en plein soleil. Tout était bon pour réserver un accueil chaleureux au représentant des catholiques du monde.

À Stanley, dans la paroisse de l’église de Sainte-Anne, les façades étaient décorées aux couleurs papales. Du blanc, du jaune et du rouge ornaient le quartier. Comment imaginer un tel évènement dans ce si petit pays de l’océan Indien ? Le temps d’une visite, nous étions le peuple élu ! Alors lors des messes du samedi après-midi et du dimanche matin, le rituel achevé, le lieu se transformait en réunion d’organisation, un quartier général parmi tant d’autres auxquels chacun voulait apporter sa contribution. C’était il y a trente ans, je me souviens.

À la maison, cette même effervescence parcourait les murs. Les parents et la fratrie de cinq enfants discutaient tous les soirs pendant le repas. Sans portable et encore moins Internet, les questions allaient bon train sur le Saint-Père. Mon frère Gerard demandait dans quelle langue se parlaient deux papes entre eux. Alors notre père nous expliquait qu’un pape était nommé à la mort d’un autre, une fois la fumée blanche flottant au-dessus du Vatican. Et, en principe, qu’il ne peut y en avoir deux.

Je me souviens d’octobre 1989. Finalement la papamobile passa à la rue Vandermeersch à Rose-Hill au milieu d’une foule énorme s’abritant sous les grands arbres agitant de petits drapeaux.

La rencontre au stade fut inoubliable. Et à la maison, le calendrier de l’hebdomadaire La Vie Catholique à la fin de l’année civile trônait fièrement dans le salon. La photo du pèlerin de la paix au caveau du père Laval avec «Mo content zot» comme légende.

Malgré le cumul des années, le calendrier resta au mur du salon. Scellé, comme dans ma mémoire.

Alors en 2019, père de trois enfants, la même effervescence émane de la maison. D’ailleurs avec un aîné au même prénom que le pape, le symbole est là. Peutêtre que lui aussi se souviendra dans trois décennies de cet instant de liesse.

Merci à l’Église pour cette organisation à une époque où nos jeunes sont gâtés matériellement mais souvent en besoin de repères.

Bienvenue pape François