Publicité

Le chant des signes !

7 avril 2019, 11:18

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Faut-il s’étonner de l’image brouillée que le MMM renvoie ces jours-ci ? Faut-il s’étonner de la suspicion qui règne autour d’une éventuelle alliance mauve-orange ? Ainsi donc, en l’espace de quelques jours, les Mauves ont changé de posture, laissant d’abord croire qu’il n’y aura pas de meeting du 1er-Mai, trouvant comme prétexte une difficile situation financière du parti, pour finalement revenir sur cette décision en affirmant qu’ils seront au rendez-vous, place Edward VII.

Que s’est-il donc passé entre-temps pour que le MMM, qui trouvait que la location d’un autobus à Rs 5 000 était chère, revienne aujourd’hui sur sa décision ? Est-ce parce que l’opération koz-koze avec le MSM est suspendue, comme certains bruits tendent à le faire croire ? Ou serait-ce là un sursaut d’orgueil qui a fini par gagner ce parti qui, d’un côté, récite inlassablement son mantra d’aller seul aux législatives, alors que de l’autre, les faits traduisent plutôt le contraire. 

Car outre les étonnantes tergiversations sur la tenue d’un meeting du 1er-Mai, dont l’enjeu semble avoir un caractère spécial en cette année électorale, on peut s’interroger sur la position du MMM qui décide (du moins pour l’heure) qu’il ne présentera aucun candidat à la partielle du no 7. Même si l’on pourrait être d’accord avec l’argument de Bérenger – «La partielle est un gaspillage de fonds publics» –, on peut tout aussi voir dans ce choix un signal envoyé à qui de droit dans le cadre d’une éventuelle alliance. Économie d’une candidature mauve pour ne pas mettre un futur partenaire dans l’embarras, accord tacite en guise de soutien, rôle d’observateur dans une circonscription pouvant déboucher sur un duel MSM/PTr ? Allez savoir !  

Mais les signes ne trompent pas. Et s’il y a une autre indication d’un certain dégel dans les relations MMM/MSM, on devrait regarder du côté de la réaction de Bérenger après la démission de Lutchmeenaraidoo. Alors que tous les partis de l ’ opposition ont vu dans cette démission les secousses qui ont traversé ce gouvernement de plus en plus fragilisé – le leader de l’opposition avait même invité l’ancien ministre à dire ce qu’il savait –, le chef du MMM avait, lui, qualifié ce départ de «bon débarras», avant de préciser qu’il avait demandé au Premier ministre de le révoquer. Un aveu public d’un départ qui semble arranger le MMM, tant le chef mauve a toujours concentré ses tirs sur l’entourage de Pravind Jugnauth, plutôt que sur le Premier ministre lui-même, qui se trouve de moins en moins dans sa ligne de mire. Et ce, depuis la victoire de Pravind Jugnauth devant le Privy Council. Car si pendant ces quatre dernières années, le chef mauve faisait toujours référence à cette affaire, il semble que la disparition de cette épée de Damoclès sur la tête de Pravind Jugnauth lui offre ainsi un boulevard de possibilités en vue de futures négociations. 

L’ambiance qui prévaut actuellement dans le pays, ressemble de près à celle que nous avons connue en 2014. Le leader du MMM, partenaire alors du MSM, passait son temps à démentir toute velleité d’alliance avec le PTr (comment oublier la ridicule scène de gâteau dans la bouche de SAJ), tout en nourrissant en coulisse des négociations secrètes avec les Rouges, débouchant sur les résultats que l’on connaît. D’où l’importance de la vigilance citoyenne quand l’on nous dit aujourd’hui, qu’il n’y a pas de pourparlers, ni à Maurice, ni à Londres ou sur la lune, et que les futures législatives seront une lutte à trois. Ça se saurait si les politiciens mauriciens avaient une seule parole !