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Un rappel du mandat...

17 octobre 2018, 08:07

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Un an après sa mise sur pied, l’Economic Development Board se retrouve sous les feux de la rampe. Une situation somme toute normale car l’institution présentée par ses géniteurs comme le fer de lance de la nouvelle architecture économique de Maurice cristallise aujourd’hui toutes les attentes.

En poste depuis presque deux mois, François Guibert a réuni la presse, la semaine dernière, pour esquisser sa vision. Fort louable certes, cet exercice visant avant tout à communiquer les ambitions du directeur général nous a, cependant, laissés sur notre faim.

On est ressorti de la présentation avec le sentiment que l’Economic Development Board (EDB) avait beaucoup de peine à se défaire du manteau du Board of Investment. Les projets pour faire progresser la destination dans le classement du Ease of Doing Business ou encore les plans pour se rapprocher des investisseurs en améliorant la présence dans plusieurs capitales étrangères relèvent plus d’une démarche de promotion de l’investissement.

Pour être réellement le fer de lance d’une nouvelle architecture économique, l’EDB a besoin de se consacrer urgemment à la planification stratégique.

Ce n’est pas qu’il faut négliger cette partie des responsabilités. Loin de là ! Au contraire, il est nécessaire de s’y atteler mais certainement en faisant les choses autrement. Autrement, de manière à ce qu’on parvienne à canaliser des investissements directs étrangers (IDE) vers des secteurs autres que l’immobilier. Les derniers chiffres sont là pour nous rappeler que le foncier continue de se tailler la part du lion en matière d’IDE. Au premier semestre de 2018, Maurice a attiré des investissements étrangers totalisant Rs 8,8 milliards, en baisse de plus de Rs 4 milliards par rapport à la période correspondante en 2017. C’est évidemment le développement immobilier qui continue d’attirer les investisseurs, avec Rs 4,65 milliards, suivi des activités financières et d’assurances, qui ont enregistré un investissement de Rs 4,01 milliards pendant les six premiers mois de l’année.

Pour être réellement le fer de lance d’une nouvelle architecture économique, l’EDB a besoin de se consacrer urgemment à ce qui est considéré par nombre d’observateurs comme le cœur de son mandat : la planification stratégique. Au risque de l’oublier, l’EDB s’est vu confier la lourde tâche d’être la tête de pont du strategic planning à Maurice. Cette partie de son mandat se lit d’ailleurs comme suit : “The Economic Development Board is mandated to provide strong institutional support for strategic economic planning and to ensure greater coherence and effectiveness in economic policy formulation for Mauritius.”

À travers son Strategic Planning and Economic Development Directorate, l’institution est appelée à mener des recherches macroéconomiques, d’assurer la coordination avec toutes les agences de l’État et de maintenir un dialogue constant avec tous les partenaires en vue de formuler des politiques pour atteindre les objectifs du gouvernement, soit de devenir un pays à revenu élevé. Identifier les opportunités dans de nouveaux secteurs économiques et s’engager avec des partenaires étrangers pour nouer des alliances stratégiques dans le but de développer l’écosystème nécessaire à l’épanouissement de ces secteurs sont un autre objectif phare du mandat de l’EDB.

Pour l’heure, ce volet crucial n’a pas encore été opérationnalisé. Le directeur général espère qu’il le sera d’ici à la fin de l’année. Attendons voir, mais une chose est sûre : c’est à ce niveau que l’EDB est attendu au tournant. D’autant plus que Maurice ne dispose plus d’un ministère du Plan.