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Une grosse bêtise du gouvernement

3 octobre 2018, 11:41

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Le point le plus fondamental à retenir dans l’utilisation d’une méthode proportionnelle c’est qu’elle permet d’éliminer le défaut principal du système électoral First Past The Post (FPTP), qui est l’écart grossier qui se produit entre le pourcentage de sièges obtenus et celui des votes recueillis par les partis. Ainsi, à Maurice, un parti obtenant 25 à 35 % des votes sous le FPTP peut n’obtenir aucun siège. Cela s’est passé en 1982 et en 1995, années des deux mémorables 60-0 de l’histoire nationale.

En fait, aujourd’hui qu’un autre gouvernement marche très probablement vers une défaite, bien méritée d’ailleurs, de 60-0, il s’est trouvé quelques pseudo-experts en son sein pour venir avec l’idée farfelue, et stupide à souhait, d’empêcher que la représentation proportionnelle ne puisse, en aucune façon, venir corriger le FPTP. Et rétablir une bonne proportionnalité débarrassée de l’écart grossier obtenu en 1982 et 1995…

En 1995, les deux 60-0 de notre histoire.

L’imbécilité à son plus haut niveau dans un débat qui n’en finit pas. À telle enseigne que le Premier ministre a feint de parler intelligemment, en débitant son énorme bêtise, qui est de vanter la contre-vérité que la proportionnelle ne doit pas venir modifier ou corriger le défaut indissociable du FPTP, soit une mauvaise représentation. Ce qui lui valut le «karo kann» de 1995 à 2000.

On connaît le refus, depuis des décennies, de sir Anerood Jugnauth (SAJ) d›envisager une proportionnelle, pourtant universellement utilisée, pour changer les effets néfastes des résultats FPTP, qui sont de facto modifiés, proportionnellement s’entend. Le refus du tandem papa/piti provient d’un concept qui n’a plus sa raison d’être dans le monde moderne du 21e siècle.

Une de «l’express» annonçant les résultats des élections de 1982.

La fausse proportionnelle est incrustée dans la Constitution depuis 1967 comme ne devant aucunement affecter le résultat du FPTP car la First Schedule de la Constitution dit que «there shall be 8 seats in the Assembly, additional to the 62 seats for members representing constituencies». Donc, les sièges correctifs ne sont, depuis 1968, que des sièges additionnels aux 62 sièges FPTP dont le nombre reste inchangé, même s’il y a 8 députés/ sièges additionnels.

En Grande-Bretagne, qui nous a légué le FPTP, ce système est voué à disparaître au profit de la proportionnelle. Le prestigieux journal anglais The Independent écrivait ceci, le 16 décembre 2016 : «A large majority of the public support the principle of proportional representation in Parliament – that the number of seats given to parties should reflect the number of votes cast. New polling seen by The Independent shows that voters are increasingly unhappy with Britain’s FPTP electoral system, with a majority also in favour of changing it. Under FPTP, the number of seats each party gets can vary wildly compared to the votes cast because large numbers of votes end up being discarded and not counting towards the result.

Months after the election result, a new survey by pollsters BMG has found that 57 per cent of the public agree with the principle that “the number of seats a party gets should broadly reflect its proportion of the total votes cast” – compared to only 9 per cent who disagree. The scientifically weighted poll found a similarly large majority in favour of changing the current voting system. 51 per cent of the population said they were “unhappy with the current electoral system and want it to change” compared to only 28 per cent who want to keep FPTP.

In 2011, the Government held a referendum on whether to replace the current FPTP system with another system called Alternative Vote. Alternative Vote was not a proportional system, however, and failed to inspire any enthusiasm. The bid was defeated and the existing system retained. The rise of smaller parties, like Ukip and the Greens – but their inability to gain decent representation in Parliament despite surging support – could also be behind apparently increased dissatisfaction with the current electoral system, despite its retention at referendum four years ago. The findings come as Labour MP Jonathan Reynolds introduces a new draft law to make the voting system more proportional