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2020, l’année de tous les dangers ?

19 septembre 2018, 08:16

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Dix ans après la chute de Lehman Brothers et la crise financière qui s’ensuivit, il est à nouveau question de basculement. Ceux qui soutiennent cette théorie estiment que l’économie mondiale, actuellement en plein rebond, reprendra le chemin inverse d’ici à deux ans.

2020 est évoqué par plusieurs spécialistes comme le point de rechute. Le diable se cachant toujours dans les détails, il est nécessaire d’analyser les derniers chiffres pour comprendre le postulat à l’effet qu’une nouvelle crise is in the making.

Selon Nouriel Roubini, celui que le New York Times présente comme le «sage qui a vu venir», les ingrédients d’une récession et d’une nouvelle crise sont déjà visibles. Il en a identifié une bonne dizaine pour soutenir son analyse. L’ancien économiste au Council of Economic Advisers, organisme chargé de conseiller le président américain, constate d’entrée que les politiques de relance budgétaire aux États-Unis ne sont pas «tenables».

Roubini n’écarte pas le fait que d’ici à 2020, ce programme sera épuisé. Ce qui ne manquera pas d’impacter la croissance. De 3 % actuellement, celleci descendra sous la barre des 2 % dans deux ans. Le Fonds monétaire international aborde également la question dans ses Perspectives économiques mondiales datant de juillet. Les prévisions de l’institution de Bretton Woods pointent aussi vers un ralentissement de l’économie américaine à partir de l’année prochaine. De 2,9 %, la croissance reculera à 2,7 % en 2019.

Avec la relance des tensions commerciales, les incertitudes iront forcément en s’accentuant dans les mois à venir. Pas plus tard que lundi soir, Donald Trump a annoncé une nouvelle augmentation de 10 % des tarifs douaniers sur une liste de produits chinois. Et pour narguer ses détracteurs, le président américain ne cesse de rappeler dans ses tweets que l’économie américaine est au mieux de sa forme. Autrement dit, celle-ci est en mesure d’encaisser la hausse de prix qui découlera du relèvement des tarifs douaniers.

Les risques d’un assombrissement du paysage économique ailleurs, notamment en Europe, l’Union européenne n’étant toujours pas parvenue à s’entendre avec les Britanniques sur le Brexit, ne manquent pas de contribuer aux appréhensions d’un inversement de la courbe de la croissance globale.

Le vrai danger, si jamais les prédictions de Roubini ainsi que d’autres analystes venaient à se matérialiser, ne sera pas la récession ou la crise elle-même, mais plutôt le manque de moyens des États pour y faire face. Lourdement endettés, les pays pourront difficilement actionner le levier de la relance budgétaire. Idem pour l’outil monétaire. Avec des taux d’intérêt anormalement bas, voire presque à zéro dans certains cas, les marges de manoeuvre vont se révéler exiguës en cas de tempête financière.

Difficile également d’imaginer les pays en proie à une montée du populisme avoir recours à des plans de sauvetage si le pire devait frapper à la porte de l’économie mondiale.