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La montée de la Blockchain

8 août 2018, 09:13

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André Malraux disait «le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas», cela nous interpelle, quelle que soit notre place dans la société. Ma conviction depuis plus de 20 ans est que ce XXIème siècle sera aussi celui des bouleversements induits par l’introduction constante de nouvelles technologies, dont certaines seules ou reliées forment des GPT (technologies à portée générale) qui transforment nos vies et nos liens, notamment au travail. Il est important que chacun puisse appréhender à minima ces phénomènes technologiques, prenne conscience des impacts économiques, sociaux ou politiques, pour soi, pour la relation aux autres, pour le pays, et se projette dans l’avenir. Cette tribune est alors un espace de partage de connaissances, d’idées sur des sujets parfois compliqués, dont on essaiera de parler simplement afin que chaque citoyen puisse comprendre les enjeux ou participer aux débats. «Partager pour réussir» ou «share to win» telle est notre mantra pour ce siècle si décisif pour l’espèce humaine ou devant nos yeux «homo sapiens sapiens» doit reprendre sa marche à pieds afin de devenir un autre s’il veut ne pas être inutile, déclassé, puis effacé !  

Introduction générale

André Malraux disait «le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas». Cela nous interpelle, quelle que soit notre place dans la société. Ma conviction depuis plus de 20 ans est que ce XXIe siècle sera aussi celui des bouleversements induits par l’introduction constante de nouvelles technologies, dont certaines seules ou reliées forment des technologies à portée générale (GPT) qui transforment nos vies et nos liens, notamment au travail. Il est important que chacun puisse appréhender, a minima, ces phénomènes technologiques, prenne conscience des impacts économiques, sociaux ou politiques, pour soi, pour la relation aux autres, pour le pays, et se projette dans l’avenir. 

Cette rubrique est alors un espace de partage de connaissances, d’idées sur des sujets parfois compliqués, dont on essaiera de parler simplement afin que chaque citoyen puisse comprendre les enjeux ou participer aux débats. «Partager pour réussir» ou «share to win» est notre mantra pour ce siècle si décisif pour l’espèce humaine où, devant nos yeux, l’homo sapiens sapiens doit reprendre sa marche à pied afin de devenir un autre s’il veut ne pas être inutile, déclassé, puis effacé !

Une convergence de technologies

On entend souvent parler de «Blockchain» et il est utile que chacun comprenne de quoi il est question, sans rester dubitatif face à des termes utilisés tels que «DLT, P2P, POW, SHA-256» etc. À l’époque des récits des textes sacrés, tels que le Veda de l’Inde, de très nombreux siècles avant notre ère moderne, les érudits apprenaient les versets par cœur, donc pas besoin de supports écrits. 

Progressivement, le lourd apprentissage oral a été relégué au profit des écrits sur les tablettes de terre ou de pierres. Plus tard, les écrits se sont posés sur les registres en papier, devenus, à l’ère moderne, des fichiers informatiques sur des ordinateurs, puis des registres distribués dans des bases de données en ligne sur des serveurs. 

Quel rapport me direz-vous avec la Blockchain ? Le lien est simple. Ces livres de données, appartenant aux corps des technologies de registres de données connectées (DLT), ont été, vers les années 90, couplés à d’autres technologies, telles que le chiffrement, la cryptographie, un système de monnaie numérique, le hachage de données, les réseaux d’égal à égal, une infrastructure distribuée qui permet notamment une actualisation dynamique, en quasi-temps réel, des informations et transactions, un algorithme de prise de décision, une interface personne-machine, pour devenir, il y a une dizaine d’années, une application Blockchain appelée Bitcoin. 

Le résultat de ces convergences technologiques est la création d’une cryptomonnaie qui bâtit tous les jours des porosités avec le système monétaire habituel et attire des investisseurs. Le bitcoin a frôlé la valeur de $ 20 000 en décembre 2017, soit plus de 1 300 % de croissance annuelle, avec une capitalisation de plus de 200 milliards de dollars.

Un haut potentiel de croissance

La Blockchain s’est invitée dans les Fintech à un moment où les besoins de renforcer les mécanismes de confiance, tout en se libérant des structures de gouvernance habituelles, se sont manifestés. Mais nous ne sommes qu’au début du processus de libération d’applications qui vont émerger de façon arythmique au cœur de différentes industries et de la société pour d’autres motivations tout aussi fortes. 

Des acteurs visent le domaine médical (par exemple, les assurances médicales), l’e-gouvernement (par exemple, les systèmes d’identité), les actes immobiliers (par exemple, documents de notaires), les cotations boursières ((par exemple, l’introduction boursière en cryptomonnaie), la démocratie participative (par exemple, le vote numérique), le secteur énergétique (par exemple, le microgrid) ou encore le système financier qui, au-delà des cryptomonnaies, n’a pas fini de gouter au phénomène de désintermédiation (par exemple, la gestion de la relation client). L’idée globale est d’utiliser la Blockchain et les DLT afin de bénéficier d’effets d’optimisation, de créer des opportunités de marché ou de disrupt les «dinosaures» en place. 

Espérons que chacun aura compris que ces technologies permettent de se passer d’acteurs centraux, de nœuds de gouvernance inutiles ou d’acteurs qui n’ont pas actualisé l’utilité de leur position dans le processus de création de valeur. Ils constateront malheureusement que «tout vient à point à qui ne fait qu’attendre» !

«Rien ne se fait, tout ne fait que se transformer» : sous quel timing ?

Les DLT et la Blockchain sont encore en phase d’émergence d’industrie. Tout comme l’intelligence artificielle, la robotique de service ou encore l’IoT (Internet of things), ces technologies auront à démontrer de la robustesse en phase de croissance et des cas d’usages complémentaires, afin d’accélérer leurs courbes de pénétration de marché. 

De la robustesse, car les performances sont à améliorer et dépendent de facteurs exogènes tels que l’infrastructure réseau et les bandes passantes disponibles ; des uses cases complémentaires, car la théorie et la pratique montrent qu’il y a un phénomène de taille critique, afin de stabiliser une industrie et d’en extraire des rentes. 

La question du timing est donc déterminante mais la réponse est simple et constante : il y aura un haut, puis un bas avec plus ou moins d’amplitude avant le décollage. Quel type d’acteurs êtes-vous ? Celui qui attend le décollage alors que les places sont très occupées ou celui qui part avant et qui patiente avec un risque plus élevé, mais avec des profits sans comparaison ? 

Quelle que soit votre opinion, sans questionner la viabilité des business models, une autre question mérite d’être posée : le cycle de convergence technologique des DLT et de la Blockchain va-t-il évoluer à court terme ? On aura probablement des éléments de réponses lors de la prochaine conférence sur la Blockchain qui se tiendra à la mi-août, à Maurice !

 

BIO 

<h4 style="text-align: justify;">Qui est Ramesh Caussy&nbsp;?&nbsp;</h4>

<p style="text-align: justify;">Fondateur de Partnering Robotics en 2007, le Dr Ramesh Caussy est l&rsquo;inventeur de Diya One, le premier robot neuro-inspiré doté d&rsquo;intelligence artificielle, qui prend soin de la qualité de l&rsquo;air intérieur et de l&rsquo;efficacité énergétique. Ramesh Caussy dispose de plus de 25 ans expérience en industries des technologies de l&rsquo;information et de la communication, où il a occupé des postes globaux de direction au sein de firmes telles que 3Com, Alcatel ou Intel, et a contribué au lancement de produits réputés comme le Palm connecté et l&rsquo;ADSL.&nbsp;</p>

<p style="text-align: justify;">Ramesh Caussy est docteur ès sciences de l&rsquo;École polytechnique, formé à l&rsquo;université d&rsquo;Oxford sur les technologies Blockchain, et est porteur de la Chaire en Robotique de services et éthique de l&rsquo;ENSIMAG-INP-LIG de Grenoble. Il est porte-parole du groupe <em>&laquo;Bien-être&raquo; </em>au sein de France IA et de la SBA.&nbsp;</p>