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L’heure n’est pas encore à la fête

24 janvier 2018, 08:32

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«Des perspectives plus prometteuses, des marchés optimistes et des obstacles à surmonter». Le Fonds monétaire international est certes plus enthousiaste, qu’il ne l’était quelques trimestres auparavant, face à une reprise mondiale qui se «raffermit», mais la prudence est toujours de mise.

Côté pile d’abord. Le FMI annonce que le produit intérieur brut (PIB) de la planète progressera de 3,9 % en 2018 et 2019, après 3,7 % en 2017. L’institution financière mondiale a, en effet, relevé tous ses chiffres depuis la publication des perspectives économiques mondiales en octobre dernier. Les estimations ont crû de 0,2 point de pourcentage pour cette année et 2019, et de 0,1 point pour l’année écoulée.

Bien que cette progression de la croissance semble être générale, son principal moteur sera la dynamique engendrée par les amendements apportés par Donald Trump à la politique fiscale américaine. L’investissement devrait, selon toute vraisemblance, réagir favorablement aux réductions d’impôts sur les sociétés.

Toutefois, l’effet pourrait être que de courte durée. Selon l’institution de Washington, l’impact sur la croissance américaine devrait être positif jusqu’en 2020. Un effet inverse est attendu à compter de 2022 eu égard à la nature temporaire de certaines dispositions de l’administration Trump.

En raison de cette menace et du fait que les risques baissiers planent toujours sur l’économie mondiale dans le moyen terme, il est nécessaire pour les dirigeants politiques de saisir l’opportunité qui leur est offerte de «consolider leurs toits». Ce message de Christine Lagarde ne serait pas mieux tombé en cette saison cyclonique.

La croissance, a martelé la patronne du FMI, doit être inclusive. La question préoccupe l’institution de Bretton Woods depuis ces dernières années. Cette piqûre de rappel de Christine Lagarde est également dans l’air du temps dans la mesure où de nombreux sinistrés du cyclone Berguitta continuent d’arpenter les couloirs de la sécurité sociale en quête de soutien de la part des pouvoirs publics.

Cette situation traduit parfaitement ce qui se passe dans l’île Maurice profonde. Celle qu’on a tendance à occulter, mais le danger du phénomène de l’inégalité croissante est bien réel. Sans des politiques pouvant répondre efficacement aux besoins de ceux qui sont en marge de la société, Maurice court le risque de faire face à une explosion sociale. Cela dit, il ne faut pas non plus se leurrer. On ne règle pas, du jour au lendemain, un problème d’inégalité croissante. Toutefois, il est nécessaire de commencer quelque part.

Le Premier ministre affirme qu’il y est sensible. «En tant qu’être humain, je trouve inacceptable ce fossé entre les plus aisés et les plus pauvres avec des compatriotes vivant sans le strict minimum. En tant que ministre des Finances, je m’aligne sur l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) qui démontre l’impact négatif de la hausse des inégalités des revenus sur la croissance économique. Et en tant que Premier ministre, j’ai le devoir de prendre des décisions qui puissent assurer une certaine sécurité financière aux couches les moins fortunées de la société, soit plus d’une centaine de milliers de nos compatriotes qui vivent dans des conditions difficiles».

On aura l’occasion de le juger sur pièce à la fin de son mandat !