Article fort pertinent de Xavier Maugueret dans l’express du 26 décembre. S’il me l’avait demandé, je l’aurais co-signé avec grand plaisir en lui demandant d’ajouter un paragraphe. Cet irrespect hallucinant envers l’environnement, je crois que la raison en est plus profonde encore. Je vois les automobilistes sur la route, les piétons aux abords des passages cloutés, le tapage de la musique à tue-tête des magasins, écoles, mairies … et j’en passe quelques uns plus délicats à évoquer et commenter… Et je me dis que tous ces comportements ont une racine commune: le Mauricien est sans loi – même pas hors la loi, ce qui est reconnaissance de la nécessité de la loi. Non! Le Mauricien est sans loi, élevé comme si la loi n’existait pas. Le concept «loi» n’a pas de sens.

Je réécris une anecdote savoureuse. Dans l’avion qui décolle de Perth pour Maurice, je suis assise à côté d’un jeune de dix-sept ans. Peu avant l’atterrissage, je lui demande : «Quelle différence importante il y a entre l’Australie et Maurice ?» Sans prendre le moindrement le temps de réfléchir, il pointe l’index sur Plaisance et m’assure énergiquement : «Péna la lwa laba !» En sept ans, l’Australie avait fait de lui un jeune qui avait compris la nécessité de la loi : il y a des choses que l’on peut faire et des choses que l’on ne peut pas faire. C’est tout simple.

Quel est le sort des étrangers et des mauriciens qui travaillent…disons correctement ? Au bout de quelques années, la porte de sortie leur est grand ouverte. Dégagez ! Bert Cunningham, Konrad Morgan, Philip Cash, Bill Duff, Megh Pillay, Joël de Rosnay. Le Mauricien qui dispose d’un certain pouvoir pense avoir tous les pouvoirs, aucun n’est illégal, aucun n’est immoral. Je ne dis pas, je ne peux pas dire que tous les mauriciens ne sont pas corrects. Mais un système a été établi qui fait qu’il est possible de toujours s’arranger pour arriver à ses fins.

J’aimerais tant pouvoir me tromper !