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CREAttitude : le tour du monde des initiatives d’éducation écologique

30 août 2017, 08:42

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Le 13 août 2017, Anju Ramgulam interviewait Sébastien Gaspard, 11 ans. Cet écolier disait que s’il était ministre de l’Éducation, «il y aurait un terrain de jeux, avec un toboggan, une balançoire et un jardin» dans son école. Une école sans terrain de jeux et sans jardin… Déconnectés de la nature, de leur nature, les enfants mauriciens d’aujourd’hui seront-ils à même de répondre aux enjeux sociaux et environnementaux de demain ?

De quoi nos enfants ont-ils réellement besoin ? Le témoignage de Sébastien ne serait-il pas ici une opportunité de repenser l’école et l’éducation au sens large ? Et si l’éducation était plus créative, plus épanouissante, plus humaine, plus écologique ? Il existe dans le monde des modèles éducatifs dont le but est d’encourager l’expérimentation, l’esprit d’entreprise, les arts créatifs et, bien sûr, la conscience environnementale.

CREAttitude sensibilise les enfants au développement durable

Frédérick – étudiant mauricien de 24 ans – et sa petite amie française, Manon – manager commerce, ont cofondé, en juin dernier, l’association CREAttitude (Contribute to the Rise of Ecological Awareness), qui a pour vocation d’éveiller les consciences écologiques des enfants. Pour ce faire, l’association s’appuie sur des éco-lieux – structures qui rassemblent des pratiques et des valeurs respectant l’Humain et la Nature, afin d’y développer des activités pédagogiques.

«Nous voulons faire notre part et accompagner les éco-lieux dans leur développement pour qu’ils deviennent de véritables laboratoires d’apprentissage et d’expérimentation ludiques pour les enfants, autour des différents enjeux écologiques. L’écologie peut aussi être fun», confie Frédérick. Ces éco-lieux peuvent prendre différentes formes, que ce soit des éco-écoles, des lieux touristiques écologiques, des organisations non gouvernementales (ONG), des fondations ou encore des entreprises.

Selon eux, l’éducation constitue le meilleur moyen de transformer la société. «Pour qu’un véritable mouvement de fond se mette en place, il faut commencer par la base. Cette base, ce sont les enfants, futurs citoyens de demain », explique Manon. «Il est donc indispensable pour nous de mieux comprendre les enjeux derrière l’éducation au développement durable.» C’est justement là tout l’intérêt de CREAttitude Tour !

Un an à la découverte d’initiatives positives

Le 5 septembre, les deux écoaventuriers partiront de Maurice pour débuter leur Tour afin de s’inspirer et de soutenir les projets qui promeuvent l’éducation au développement durable. De l’Afrique du Sud, ils iront en Asie (Bali, Vietnam, Inde), en Amérique latine (Argentine, Chili, Costa Rica, Brésil) et termineront en Europe (France, Espagne, Portugal, Italie) en août 2018. Mais pas question de garder leurs découvertes pour eux ! En plus de partager leurs expériences sur les réseaux sociaux, ils échangeront tout au long de l’année avec deux classes d’école primaire, l’une en France et l’autre à Maurice : l’École du Nord.

Frédérick et sa petite amie, Manon, ont cofondé, en juin, CREAttitude,
qui a pour vocation d’éveiller les consciences écologiques des enfants.

«C’est important pour nous de nouer une relation avec des enfants sur le long terme. On souhaite faire voyager les enfants avec nous et leur donner envie d’adopter des comportements plus respectueux de la planète», lâche Manon. C’est là tout le travail de l’association : mieux comprendre les besoins des enfants et des écolieux afin d’éveiller les consciences écologiques. «Au retour de ce voyage apprenant, nous réussirons à établir une méthode efficace qui invitera les écolieux à développer des activités pédagogiques, et ce, aux quatre coins du globe», avance Frédérick.

Afin de mener à bien ce projet porteur de sens, ils ont lancé une campagne de crowdfunding qui invite les particuliers et les professionnels à les soutenir.

Quelques exemples de projets visités

Grâce au CREAttitude Tour, Frédérick et Manon souhaitent accumuler une multitude d’outils et de bonnes pratiques qui font leurs preuves dans les différentes initiatives visitées. Parmi elles, on retrouve la Green School en Indonésie. «La Green School est reconnue mondialement comme l’école la plus emblématique en termes d’écologie», souligne Manon. Elle doit son nom au fait qu’elle est conçue à 99 % à partir de matériaux naturels et fonctionne à 80 % grâce à l’énergie solaire. Mais au-delà de ce côté purement «vert», l’école se donne d’autres ambitions.

Plus qu’une structure physique, un emploi du temps ou des livres, cette école se veut être un endroit d’interaction avec les autres élèves, les professeurs, les cours et l’environnement. En effet, le but est de substituer à un modèle individualiste – basé sur la compétition –, une vision coopérative de l’éducation fondée sur le partage de la culture et des expériences. En Inde, c’est au sein d’un projet à New Delhi qu’ils s’impliqueront. «Nous irons rencontrer l’ONG Navdanya (Neuf semences), fondée par Vandana Shiva, l’héroïne indienne du mouvement anti-OGM, en 1991», lance Frédérick.

Le mouvement Navdanya a pour but de résister aux multinationales qui vendent des variétés de graines ne pouvant être cultivées sans produits chimiques. Comment ? En créant une soixantaine de banques de semences destinées à préserver les variétés de graines endémiques de l’Inde. Ces plantes sont cultivées selon les principes de l’agriculture biologique et sont exemptées de pesticides (même naturels). Le fumier composté est le seul fertilisant redonné à la terre. Avec un taux de pesticide de 10 % à Maurice, cette initiative pourrait être un exemple pour notre île.

C’est ici l’avenir de nos enfants qui est en jeu. L’éducation à Maurice a tout intérêt de s’inspirer de ce genre d’initiative. Les enfants mauriciens méritent mieux qu’une éducation qui ne respecte pas leurs besoins fondamentaux. Ils rêvent d’une éducation vivante, inspirante, qui ouvre l’esprit et prépare au monde de demain. Il est encore temps de changer de cap et de montrer la voie. Maurice en a besoin. Le monde en a besoin.


Pour suivre leur périple
Facebook : assoCREAttitude

Pour les aider à réaliser leur rêve et à contribuer au monde de demain.