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Minis katar

25 août 2017, 10:12

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Non, il ne s’agit pas du cheikh du cabinet. Lui qui est arrivé bon dernier du récent exercice d’évaluation des ministres mené par une soixantaine de journalistes de La Sentinelle.

À trois marches de ce podium inversé  : Prithviraj Roopun. Parachuté de l’Intégration sociale aux Arts et à la Culture, en janvier de cette année, le voilà huit mois plus tard à la 20ème place, du classement des 23 ministres. 

Certes, huit mois, c’est court. Surtout quand on succède à Dan Baboo, dans «lakaz diab». Et que l’on atterrit dans un champ de ruines, où une majorité des corps-paraétatiques sous tutelle opère sans président, sans conseil d’administration. Les responsables qui ont démissionné pour suivre le Parti Mauricien Social Démocrate (PMSD) dans l’opposition n’ont pas été remplacés. Ni au Morne Heritage Trust Fund, ni au National Heritage Fund, ni à la Bibliothèque nationale, ni au centre Nelson Mandela pour la culture africaine. Silence radio de la Rights Management Society, ex Mauritius Society of Authors (MASA), jusqu’à la prochaine colère des artistes face à leurs maigres droits d’auteurs. 

Huit mois c’est peut-être court, mais à l’échelle du mandat du gouvernement Lepep, il ne reste plus que deux ans à Prithviraj Roopun pour accumuler les réalisations. Ne parlons même pas de laisser une empreinte sur le secteur. 

Au moins, il sait où il a posé les pieds. Un ministère plus préoccupé par les cultes que les cultures. En guise de bienvenue, Prithviraj Roopun a eu à gérer le boycott du 12 mars par certains artistes. 

S’il est un dossier qui donne une idée du style de management version Roopun, c’est celui de La School. L’édifice colonial ayant abrité le collège Royal. Il a été démoli en catimini, pour faire place à la nouvelle Cour suprême. Ce n'est pas clair si La School a bien été patrimoine national à un moment donné. Si tel est le cas, pourquoi La School ne l’est plus aujourd’hui? 

La posture du ministre dans cette polémique ? Alors que les défenseurs du patrimoine s’insurgent, que la société civile (presse, association d’architectes, le Port-Louis Development Initiative) monte au créneau, le ministre ne pipe mot. Dans la foulée, un amendement au National Heritage Fund Act est noyé parmi 57 autres amendements figurant dans le Finance Bill. Il donne le pouvoir au ministre d’enlever un bâtiment de la liste du patrimoine national, s’il est prouvé que la structure est trop onéreuse à rénover. 

Pourquoi l’urgence d’amender le NHF Act en passant par le Finance Bill, alors qu’une nouvelle loi sur le patrimoine est déjà en préparation ? Interrogé au sujet de l’amendement, Prithviraj Roopun fait une pirouette : «Fer koumadir nou ena enn gran dimoun dan lakaz. Nou tou anvi gran dimoun-la res ar nou. Me aster si nou pa pe kapav pran kont nou gran dimoun. Mem si nou leker fer mal nou bizin pran bann aksion».

Pendant ce temps, les frères Joseph ont gagné une médaille d’or aux Jeux de la Francophonie sans grande aide du ministère des Arts et de la Culture. Pendant ce temps, une rétrospective consacrée à Serge Constantin se déroule sans soutien marquant du ministère des Arts et de la Culture. Ce qui fait resurgir un autre projet en suspens : la galerie d’art nationale. Mais Prithviraj Roopun n’a plus que deux ans.