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La Justice et nos PM

28 juillet 2017, 07:20

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Une première en Espagne. Un chef de gouvernement faisant face à la justice pour une affaire de (tiens, tiens...) corruption. Nommément l’«affaire Gürtel», qui se juge depuis début octobre 2016, concerne des pots-de-vin versés à des élus et des responsables du Parti populaire (PP, droite) pour ensuite rafler de juteux contrats publics. Cette affaire, devenue un thriller, pourchasse, comme la guigne, le chef du gouvernement espagnol depuis des années déjà – un peu comme l’affaire Medpoint poursuit Pravind Jugnauth ici.

C’est la beauté de la justice, tous égaux, un jour ou un autre. Sans garde du corps, ni protocole. Nu devant le peuple.

Mariano Rajoy, le PM espagnol, aura beau affirmer, à plusieurs reprises, que ses responsabilités étaient «politiques». «Je ne me suis jamais occupé des affaires économiques du parti», a-t-il plaidé en tant que dirigeant du PP devant les juges. Mais le mal est fait dans l’opinion.

La cuisine autour de Rajoy avait pourtant tout tenté, en tirant toutes ses ficelles, afin d’éviter cette image médiatique jugée néfaste : Un chef de gouvernement sommé de témoigner devant un tribunal qui juge les réseaux de corruption et de financement illégal (…) soit l’affaire Gürtel, traduction en allemand du nom de famille de l’entrepreneur Francisco Correa.»

Avec fermeté, Mariano Rajoy a, lui, démenti toute connexion avec Correa, en ajoutant qu’il l’avait même écarté de la proximité du PP.

Dans l’entourage du Premier ministre, l’on souligne que Rajoy reste simple «témoin». Il n’est PAS inculpé. Mais il y a opposition, comme dans toute démocratie. Pedro Sanchez, secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol, réclame la démission du Premier ministre : «L’agonie de Rajoy risque d’être celle de la démocratie espagnole.»

Au coeur du théâtre espagnol, Rajoy se livre devant le regard de 46 millions d’Espagnols, en jouant son leadership politique. «L’impact dans les médias ce jour-là et les suivants peut être brutal», souligne un éditorialiste, Curri Valenzuela. Il n’y a pas que la MBC en Espagne. Mariano Rajoy, 62 ans, au pouvoir depuis fin 2011, a perdu sa majorité absolue au Parlement fin 2015… Et il risque d’être sur la voie de la sortie.

Face à la justice et au tribunal populaire, ce n’est jamais une mince affaire pour tout Premier ministre, quel qu’il soit...